Venu répondre à la motion de défiance initiée contre lui par 54 députés nationaux, le ministre de la défense nationale et anciens combattants, crispin Atama Tabe s’est retourné dans son cabinet de travail sans inquiètude ; il n’a pas pu dire un mot devant la représentation nationale.
En effet, aussitôt l’ordre jour annoncé par le président de l’Assemblée nationale, Aubin Minaku Ndjalandjoku, le point relatif à la motion de défiance s’est vu attaqué par une motion d’ordre de la députée Vicky Katumwa de la majorité parlementaire.
Cette dernière soutenue par ses collègues qui revenaient tous fraîchement d’une rencontre avec leur autorité morale,le président de la République, Joseph Kabila , a tout simplement sollicité de la plénière le rejet pure et simple sur les 4 points prévus à l’ordre du jour, celui concernant la motion de défiance contre ce membre stratégique du gouvernement Congolais .
Pour cette députée du Grand Katanga, il est inconcevable de faire parler un ministre de la défense en ce moment où les Forces armées sont en pleines opérations militaires à l’Est du pays au risque d’exposer les secrets de défense. Vicky Katumwa a estimé que l’initiateur de la motion devrait la transformer , soit à une question écrite sans débat, soit en une audition en commission.
Ainsi, malgré les arguments d’opposition à la motion d’ordre de la majorité, l’opinion nationale a été tout simplement empêché d’écouter les explications du ministre de la défense,la motion ayant été extirpé de l’ordre du jour.
La motion signée par les députés de l’opposition avec comme porte-parole le député Paul Mohindo , denoncait, notamment l’incapacité manifeste du ministre de la défense nationale d’assurer la sécurité des populations et de leurs biens à travers toute l’étendue de la RDC, mais aussi la défaillance dans l’organisation et la structuration des forces armées qui seraient minées par des détournements des fonds alloués dans les différentes opérations militaires.
À en croire le texte de la motion dont politiquerdc.net a pu se procurer une copie,on enregidtre à ce jour , près de 1700 personnes égorgées par manchettes, près de 940 orphelins, 330 cas de folie, plus de 47 localités abandonnées et près de 300 maisons incendiées .
Par ailleurs, l’axe Mbayo-Kamango serait fermé depuis 8 mois. Cependant, plusieurs groupements et localités à l’image de Tama et Mosindi seraient toujours occupés par les FDLR.
Les députés de l’Est du pays qui sont directement concernés par cette situation d’insécurité voulaient en fenir avec le patron de la défense nationale, mais leur démarche n’a pu aboutir. Elle a été vite étouffé dans l’œuf. Car, politiquement , s’apprendre à un ministre de la défense , c’est s’attaquer indirectement au président de la République,chef des armées ,lui qui serait visiblement aux yeux des députés et de la population de l’Est, incapable d’assurer la sécurité dans cette partie du territoire national, voilà déjà plus d’une decenie.
Il faut signaler que dans sa rencontre avec les 300 députés de la majorité ce matin à la cité de l’Union Africaine à Kinshasa, Joseph Kabila leurs avait informé de l’évolution positive de la situation sécuritaire à l’Est du pays.
Depuis le début de la deuxième législature de la troisième République, aucune motion de défiance ou de censure initiée par l’opoposition n’a été debattue jusqu’à à la fin de la procédure.
La majorité a toujours bloqué la machine à travers des motions incidentielles où de l’ordre.
Le rejet systématique des initiatives de l’opoposition a été souvent motivé financièrement au mépris de la population, dénonce un député de l’opoposition très en colère de voir la majorité rejeter leur motion ce lundi 16 avril 2018, avant même l’adoption de l’ordre du jour de la séance plénière.
Jean Médard LIWOSO