24 mai 2008-24 mai 2018,cela totalise exactement 10 ans, jour pour jour depuis que le sénateur Jean-Pierre Bemba a été arrêté et détenu à la cour pénale Internationale (CPI).
À Kinshasa et plus précisément au MLC,parti politique de l’ancien vice-président de la République Démocratique du Congo ,la date du 24 mai sonne très mal dans les oreilles des cadres et militants du parti.
Dans une interview exclusive accordée ce jeudi 24 mai à politiquerdc.net, le secrétaire général adjoint en charge des questions Politiques et Stratégies du MLC, Fidèle Babala Wandu conçoit très mal l’arrestation du président de leur parti qui aura passé 10 ans loin de son pays.
« Comme disent les arabes en ce qui concerne leur conflit avec Israël, je considère la date du 24 mai comme étant une catastrophe ,car on nous a pris quelqu’un qui était le cerveau moteur de notre action politique du parti. En deuxième lieu, J’exprime un sentiment de révolte. Comment imaginer 10 ans de procédure? qu’on puisse arrêter et détenir quelqu’un sans preuve? Le sénateur Jean-Pierre Bemba a été arrêté pendant qu’il n’y avait aucune charge. J’ai été aussi pris dans ces conditions sans preuve pendant 11 mois et j’ai quitté cette cour sans preuve », s’est confié l’ancien directeur de cabinet de l’ancien vice-président de la République Démocratique du Congo.
Fidèle Babala estime donc que la CPI n’inspire plus confiance. En plus, le comportement du bureau du procureur de la CPI n’honore pas l’image de cette instance judiciaire internationale ou beaucoup avaient fondé leur espoir pour réprimer les vrais criminels.
Comment peut-on comprendre que Jean-Pierre Bemba soit détenu pendant que les vrais auteurs sont toujours en liberté ? S’interroge Fidèle Babala pour qui Jean-Pierre Bemba a été arrêté sur base des rapports des ONGs et des commentaires de Radio. Il est donc inconcevable que le président Bemba soit là où il est aujourd’hui, pense-t-il.
Ce député national du MLC espère tout de même qu’avec la prochaine audience relative au verdict en appel , la cour va dire le droit.
Jean-Pierre Bemba est poursuivi depuis 2008 à la CPI, notamment pour des crimes de guerre et crimes contre l’humanité.
Condamné à 18 ans par la chambre de première instance en juin 2017, Jean-Pierre Bemba avait aussi interjeté appel contre ce verdict dont la chambre d’appel devra se prononcer officiellement le 8 juin prochain.
Jean Médard LIWOSO