Fatou Bensouda séjourne depuis ce mardi 1mai 2018 à Kinshasa.
La procureure générale de la cour pénale internationale presque fin mandat, arrivée dans la soirée dans la capitale Congolaise a été accueilli dans une grande discretion par les autorités Congolaises et membres de la représentation de la CPI à Kinshasa, a-t-on appris de certaines sources à l’aéroport international de Ndjili.
Fatou Bensouda n’a fait aucune déclaration à la presse. L’objet de son séjour Kinois reste jusque là inconnu de l’opinion publique.
Selon certaines indiscretions, le dossier des massacres attribués à la bande Kamwana Nsampu dans le Kasai , consécutivemment à la demande de quelques organisations nationales et internationales des droits de l’homme serait parmi les raisons de sa visite à Kinshasa.
Comme l’Argentin Louis Moreno O’Campo son prédécesseur, la personne de Foutou Bensouda n’aspire pas confiance non seulement dans le monde politique,mais aussi et surtout scientifique. Souvent critiquée négativement, notamment à cause de ses enquêtes judiciaires qualifiées de superficielle et sélective, Bensouda est perçue par l’opinion Congolaise comme une personne au service du mal.
Certains n’ont jamais hésité de l’accuser de rouler pour certaines forces obscures au détriment de certains leaders politiques Africains en général et Congolais en particulier, allusion faite ici à l’ancien vice-président de la République et sénateur Congolais, Jean-Pierre Bemba Gombo détenu depuis près de 10 ans à la CPI , à la suite du mandat sous-scellé délivré à son encontre depuis le 23 mai 2008 par le bureau du procureur. Mandat ayant permis l’arrestation du président national du MLC le 24 mai de la même année à Bruxelles en Belgique.
Que cache la visite de Bensouda à Kinshasa ?
La question taraude les esprits des millions de Congolais.
Ces derniers qui se voient privés de certains de leurs leaders politiques à même de jouer le contre poid durant cette période des fortes turbulences politiques , conçoivent très mal la présence de la Gambienne Bensouda à Kinshasa.
Acceuillie à l’aéroport par les officiels Congolais, transportée, nourrie et logée au compte de l’Etat Congolais à en croire certaines sources confidentielles qui se sont confiées à politiquerdc.net. Fatou Bensouda peut-elle inquiéter les supposés crimenels ? Difficile d’y répondre pour le moment.
Sinon, à l’instar d’autres scientifiques,le professeur Jacques Djoli qui doute des compétences juridiques de la procureure de la CPI, émet de doute quant à la fiabilité de toute action à mener par Fatou Bensouda.
« … nous espérons qu’elle n’est pas pas venue chercher les dividendes dans son action avec Moreno O’Campo où nous avons constaté un acharnement contre Bemba », reagissait Jacques Djoli Esengekeli, professeur de droit et sénateur du MLC dans une interview qu’il a accordée à nos confrères de CCTV,canal Congo Télévision ce mercredi soir.
Lors d’une interview accordée à nos confrères de Infos Grands Lacs en collaboration avec Afronline/VITA(Italie)en mai 2016, répondant sur une question lui posée au sujet de la particularité de l’affaire Bemba,Fatou Bensouda avait déclaré que cette affaire avait une particularité dans la mesure où il s’agissait du premier dossier que la CPI poursuivait un responsable militaire.
<< Je pense que c’est aussi un signal très fort envoyé aux chefs militaires pour leur dire qu’ils doivent faire attention. Ce n’est pas parce qu’ils ont lâché leurs troupes sur terrain qu’elles aient se battre sur le terrain que plus aucune responsabilité ne pèse sur eux. Au contraire ! La CPI dit que désormais, Ils ont une grande responsabilité quant aux agissements de leurs soldats sur terrain>> , s’était -elle confiée à la presse.
Selon , une vidéo accablante publiée en 2017 après les massacres du Kasai,il a été démontré des atrocités commises par les forces armées contres les populations civiles non armées dans le Kasai.
Plusieurs rapports des organisations locales et internationales ont eu à démontrer des preuves de crimes commis par les troupes envoyées par les autorités gouvernementales dans le Kasai.
A travers une mission effectuée à Kinshasa le 16 octobre 2016, une délégation du bureau du procureur avait déclaré qu’elle était venue pour mettre en garde les acteurs étatiques contre la répétition des violences des 19 et 20 septembre 2016 et s’assurer des procédures judiciaires enclenchées à ce sujet.
Faudrait -il combien de missions pour passer à l’action ?
L’opinion se souviendra que pour le cas Bemba ,le procureur de la CPI ne s’était jamais rendu préalablement en République centrafricaine où en RDC avant de lancer son mandat.
Bemba a été arrêté sur base des rapports visiblement présentés sans précision. Et, la requalification des motifs d’accusation plus d’une fois devant la chambre de première instance de la CPI en est une parfaite illustration.
Pourquoi Bensouda fait traîner les pas pour agir même à distance pour des dossiers supposés très bien connus de tout le monde et dont les faits sont palpables ?
En attendant de trouver des réponses précises à cette interrogation, le séjour de Bensouda à Kinshasa en ce moment où les yeux et oreilles de millions des congolais restent rivés vers la CPI à la veille du verdict en appel du dossier de l’opposant congolais Jean-Pierre Bemba, n’enchante pas trop ceux qui attendent impatiemment la libération de Igwe national.
À Fatou Bensouda de prouver le contraire au-delà de tout doute raisonnable afin de convaincre l’opinion de sa véritable visite dans la capitale Congolaise.
Constant Mohelo