Le dernier crash d’avion – l’Antonov AN – 72 – transportant la logistique et leurs accompagnateurs de la présidence de la République Démocratique du Congo continue de susciter des réactions dans l’opinion publique. Des analyses vont dans tous les sens , et cela selon les tendances politiques.
Au nombre de ces analyses, l’on note celle de Me Jean K. Minga. Juriste congolais basé en Belgique et consultant de politiquerdc.net, un peu réservé décrit cette catastrophe comme un signal fort lancé à l’endroit du pouvoir de Kinshasa , mieux du président Félix – Antoine Tshisekedi Tshilombo. Au-delà – à l’en croire – des raisons génériques de mauvais temps où d’une erreur technique , les tireurs des ficelles ne seraient pas loin de ceux qui peuvent aujourd’hui profiter d’une éventuelle disparition tragique du président de la République – le FCC – Jean K. Minga exhorte plutôt le parti présidentiel – l’udps – à ne pas négliger la base qui prêche le divorce FCC-Cach.
Nous vous prions de découvrir ci-dessous en intégralité l’analyse de notre consultant.
La RDC aurait-elle frôlé une implosion institutionnelle?
Au lendemain de la chute de l’Antonov AN-72 de l’armée- affrété par la présidence de la République – et en attendant le fruit des investigations des experts, il nous est permis d’esquisser un essai d’analyse sur la catastrophe aérienne d’hier. Aux dernières nouvelles, il semble que le site du sinistre est localisé, mais que personne n’a réussi à y accéder compte tenu de nombreuses difficultés des lieux. Les débris de l’appareil n’étant pas encore analysés, nous ne pouvons que partir sur des hypothèses théoriques, même si c’est encore tôt pour se livrer à l’exercice (spéculation).
La plupart des aéronefs qui inondent le ciel congolais sont des cercueils volants, blacklistés ailleurs. Et personne ne sera surprise si demain les experts devaient arriver à la conclusion d’une défaillance technique, sinon d’une erreur humaine (pilotage, surcharge, etc). Il est possible que les intempéries soient la cause de l’accident, sauf qu’après 59 minutes de décollage, ainsi qu’il est indiqué au communiqué de l’Autorité de l’Aviation civile, l’appareil aurait déjà atteint l’altitude dépassant les nuages et il serait par conséquent à l’abri d’une partie des éléments nuisibles à la navigation. S’il était confronté aux difficultés de navigation, le pilote aurait informé la tour de contrôle pour retourner à Goma ou envisager d’atterrir dans l’un des aérodromes proches.
N’empêche, au stade actuel, aucune hypothèse n’est à écarter. Nous pouvons donc envisager une autre piste, celle d’un acte malveillant: colis piégé ayant explosé en plein vol ou missile tiré à partir du sol!
Si les boites noires de l’appareil sont retrouvées intactes et exploitées à bon escient, nous serons vite fixés, à moins que les résultats soient manipulés comme ceux des scrutins électoraux, pour brouiller les pistes!
Et si c’était un coup monté et manqué contre le chef de l’État?
Personne ne sait la situation qui prévaudrait aujourd’hui en RDC, même si la constitution a tout prévu. On sait ce qu’elle vaut en Afrique!
C’est-à-dire qu’en cas d’un scénario de disparition tragique du président de la République , que ce soit le président du sénat qui assure l’intérim avant d’organiser les élections anticipées. Ici, à première vue on peut deviner qui a intérêt à ce schéma!
Ce faisant, tout en regrettant et déplorant le décès de nos compatriotes dont les identités et le nombre restent à établir, il y a lieu de se poser certaines questions.
Le ou les auteurs de l’acte aurait-il (auraient-ils) voulu synchroniser les trois éléments :
1. Abattre l’avion du président. Comme en 1994 au Rwanda, ça aurait pu déclencher un chaos généralisé dans tout le pays. Et les actuels recrutements des mercenaires à kolwezi, Kingakati et autres auraient trouvé une explication ;
2. Au même moment, réactiver les rébellions. Est-ce fortuit que l’on ait enregistré les troubles, le même jour, à Lubumbashi?Les Kata-Katanga de Gedéon kyungu avaient même déjà commencé à emboiter les pas de leur chef lequel, on le sait, n’avait annulé son meeting qu’au dernier moment. A-t-il annulé ce meeting parce que l’avion abattu n’était pas celui du chef de l’État (!) ?;
3. Semer le chaos et Ouvrir la voie au bras actuel de la mafia mondiale, les Nations- Unies, afin qu’elle amorce, comme en Yougoslavie, ses mécanismes de balkanisation de la RDC.
Au grand dam des congolais, bien entendu, des prédateurs des minerais congolais se seraient davantage régalés. Ces fauves et leurs charognards qui se fichent de l’OMC et pourrissent depuis des décennies la vie des congolais, des irakiens, des libyens etc…
Et les usines qui naissent comme des champignons au Rwanda, tourneraient à plein régime, comme celles de l’Allemagne nazie de 1939 à 1945 !
La priorité des priorités maintenant – peu importe le clivage de la communauté nationale – c’est la sécurité de Tshilombo. Pourquoi a-t-il déclaré qu’il accepterait de sacrifier sa vie pour la pacification du Congo? Aurait-il reçu des menaces et de la part de qui?
La base de son parti semble mieux comprendre le danger qui le guette, mais les cadres dont Kabund et Kabuya ne jurent que sur le maintien du mariage entre FCC et Cach pour continuer à en bénéficier personnellement les juteuses retombées.
Dans leur ivresse du pouvoir, Kabuya et Kabund sont dans le déni de la réalité au point de prêter les troubles d’hier au siège de leur parti aux imaginaires infiltrés de Lamuka!!!
Et si la catastrophe aérienne d’hier avait entraîné la disparition de Tshilombo, n’aurait-elle pas automatiquement provoqué la dissolution conjugale FCC-CACH ?
C’est maintenant qu’il faut écouter la base!
L’analyse de Me Jean K. MINGA, juriste et consultant de politiquerdc.net.