L’actualité en RDC reste dominée par le dossier de la disparition de quinze millions de dollars américains dont on accuse le directeur de cabinet du président de la République d’en être le chef d’orchestre.
Cette affaire de détournement présumé d’un colossal montant d’argent par le cabinet du président de la République – Félix Antoine Tshisekedi – ne cesse de susciter des réactions au sein de la classe socio-politique du pays. Cela, malgré les explications fournies par le directeur de cabinet du Président de la République. Vital Kamerhe n’aura pas convaincu beaucoup de ceux qui suivent ce dossier. *Lui, si habituellement loquace et méticuleux s’est fait fort discret depuis que cette affaire est médiatiquement prise en charge. Et sa tentative risquée d’explications est jugée périphérique et évasive, car n’ayant jamais abordé la vraie question.
Et c’est avec raison que Me Georges Kapiamba – le coordonateur de l’ACAJ – l’association congolaise pour l’accès à la justice l’a stigmatisé à travers son tweet.
Dans ce court message, le défenseur des droits de l’homme, visiblement bien branché à la présidence de la République , rejette les affirmations faites par Vital Kamerhe dans Jeune Afrique.
« Contrairement à ce qui soutenu dans Jeune Afrique,l’ACAJ confirme que les 15 millions de dollars ont été bel et bien détournés. Nous appelons le Procureur Général à tout faire pour que les auteurs de ces faits soient arrêtés, jugés et contraints à en rembourser au Trésor Public », a tweeté Georges Kapiamba.
Mais de son côté, le professeur Sam Bokolombe désapprouve plutôt le silence coupable du président de la République.
« Pour un pays qui peine à boucler son budget pour faire face à ses charges basiques, la présomption de détournement d’un colossal montant de 15 millions de dollars est un sujet important. Le président de la République aurait dû l’aborder dans sa prise de parole pour fixer l’opinion. C’est un boulet que sa présidence risque de traîner encore pour longtemps. En l’espèce, l’esquive n’est pas la bonne stratégie de communication », a réagi ce professeur de droit sur sa page Facebook.
Pour Jean K. Minga – analyste politique – dans cette affaire, « le président est censé disposer plus d’informations que le congolais lambda qui ne l’apprend qu’à travers les médias. Son silence prolongé l’exposerait à des critiques corrosives dont il se passerait. L’état de droit auquel il s’est engagé de restaurer requiert la transparence, l’exemplarité, l’intégrité, la sévérité et la bienveillance; pour rassurer les congolais. C’est le prix à payer pour endosser le costume d’un chef éthique! », a-t-il réagi dans un entretien avec politiquerdc.net.
Dans son interview accordée à Jeune Afrique, Vital Kamerhe avait , notamment souligné qu’il n’était pas concerné par ce dossier de détournement. Il avait plus déploré la procédure utilisée par l’inspection générale des finances, qui aurait agit sans l’autorisation de la présidence de la République dont elle dépend. Il a joué la carte de l’ambiguïté; ce qui noircit davantage son tableau.
Rédaction