La commission électorale nationale indépendante (CENI) a rendu public ce samedi 25 août 2018, les listes provisoires des candidats aux élections législatives nationales et présidentielle du 23 décembre 2018 en République Démocratique du Congo.
Jean-Pierre Bemba Gombo est le principal candidat président dont le dossier a été jugé irrecevable par la commission électorale.
Raison invoquée, sa condamnation pour subornation des témoins par la Cour Pénale Internationale. Pareil motif justifié pour le rejet du dossier de Fidèle Babala Wandu, Secrétaire Général Adjoint du MLC et candidat député national dans la circonscription électorale de Tshangu à Kinshasa.
Fidèle Babala figure bel et bien au numéro 2 de l’annexe de la décision volume 2 de la CENI, qui reprend 4candidats frappés selon la centrale électorale, d’inéligibilité pour condamnation à une peine irrévocable prévue à l’article 10 de la loi électorale.
Cependant pour la même incrimination de subornation des témoins, maitre Aimé Kilolo Musamba Lubemba, ancien avocat conseil du sénateur Jean-Pierre Bemba à la Cour Pénale Internationale et membre de la majorité au pouvoir a été accepté comme candidat premier suppléant du candidat député provincial Christian Yumba Nkumwimba, repris au numéro 156 de la liste définitive des candidatures validées par la Cour d’Appel dans la circonscription électorale de Lubumbashi Ville.
Erreur d’appréciation ou simplement la politique de deux poids deux mesures ?
La question préoccupe plus d’un congolais. En effet, écarter Jean-Pierre Bemba et Fidèle Babala de la course électorale pour subornation des témoins, une infraction nullement répertoriée parmi les 10 conditions d’inéligibilité limitativement énumérées à l’article 10 de la loi électorale congolaise, confirme aux yeux des analystes juridiques et politiques, ni plus ni moins, une démonstration « gravissime » de « l’instrumentalisation politicienne » de la commission électorale nationale dite pourtant « indépendante », par le pouvoir de Kinshasa, avec la seule motivation d’écarter un adversaire politique de taille, qui, visiblement incarne l’espoir de l’alternance démocratique en RDC, commentent les analystes .
Pour un ancien juge constitutionnel approché par politiquerdc.net, sans spéculer sur les jugements de fond, il pense que la haute Cour ne pourrait jamais dit-il, valider la décision de la CENI, au risque de discréditer davantage l’image de cette grande juridiction judiciaire nationale. Il estime pour sa part que, les juges de la Cour Constitutionnelle devront tout simplement constater la violation flagrante de la loi électorale, que de sacrifier la science au profil des individus.
Jean- Pierre Bemba et son parti le MLC vont déposer un recours d’ici à mardi devant la Cour Constitutionnelle.
Le rejet de la candidature du président national du MLC risque de dégénérer à une crise politique susceptible de freiner l’élan du processus électoral déjà fragile au pays, dans l’hypothèse où la Cour Constitutionnelle arriverait à valider la trop controversée décision de la CENI.
Attendons voir la suite !
Jean Médard LIWOSO