Insécurité à l’Est-RDC : Le Général Bernard Commins reconnait la prolifération des groupes armés
La question liée à l’insécurité et à la prolifération des groupes armés dans la partie orientale du pays a préoccupé notre attention à la conférence de presse bimensuelle de la Monusco et de l’équipe pays des Nations-Unies, tenue, ce mercredi 10 Octobre 2018 au quartier général de cette mission onusienne situé au Centre-ville de Kinshasa.
Plusieurs groupes armés font la loi ces dernières années, notamment dans la partie Est de la République Démocratique du Congo. Véritable préoccupation pour l’ensemble du pays . Lors de son intervention par vidéo-conférence, le 29 Septembre 2018 au meeting populaire de l’opposition organisé à Kinshasa, Jean-Pierre Bemba Gombo a, à partir de l’Europe où il se trouve présentement, déploré la présence de plus d’une centaine de groupes armés à l’Est du pays.
L’existence des groupes armés à l’Est du pays constitue aussi une préoccupation pour les Nations Unies. La question a été abordée lors de la conférence de presse de la mission onusienne en RDC de ce jour.
En effet, répondant à une question lui posée par politiquerdc.net, relative la prolifération des groupes armés à l’Est de la RDC, le général-major Bernard Commins de l’armée française et commandant second de la brigade d’intervention de la Monusco a révélé que le cloisonnement des groupes armés dans la partie orientale du pays est dû, notamment aux scissions au sein de ces mouvements rebelles.
« (…) un malabar se lève un matin, se donne le titre du colonel et se fait entourer par une quinzaine des gens et s’érige en chef du groupe », a-t-il dit.
Au mois d’Août 2015, arrivé à la fin de son mandat à la tête de la Brigade d’Intervention de la Monusco, le Général Brésilien Da Cruz avait déclaré lors de sa dernière participation à la conférence de presse hebdomadaire de la mission, qu’il existait plus de quarante-cinq groupes armés rien qu’au Nord Kivu.
A la longue, ces forces négatives se sont multipliées à l’Est du pays pour des raisons purement politiques. Certains existent sans raisons valables, d’autres pour des raisons de survie face à un autre, d’autres encore pour être appelés au gouvernement et intégrer l’armée nationale gardant des grades qu’ils se donnent dans leurs rebellions.
Mais, cette stratégie a perdu d’ampleur depuis que le Chef d’Etat-Major Général retraité, le Général d’armée Didier Etumba avait pris par décision de la hiérarchie militaire congolaise, l’option de ne plus incorporer dans l’armée nationale, des faux officiers supérieurs issus des rebellions qui n’avaient pas des connaissances militaires nécessaires.
« Plus question d’officiers qui ne sont pas passés par l’Ecole Supérieure Militaire ou des techniciens d’Etat-major du titre simplement », avait déclaré l’ancien chef d’Etat-major, Didier Etumba.
Comme pour toujours, la Monusco réaffirme sa détermination à continuer d’appuyer les forces armées congolaises dans les efforts visant à anéantir ces différents groupes armés.
Isaac Ngwenza