L’hélicoptère de la marque ORIX appartenant au contingent Sudafricain de la mission onusienne pour la stabilisation au Congo a essuyé des tirs nourris des bandits armés et rebelles dans le territoire de Beni le Jeudi 22 Novembre 2018 dans l’avant midi.
Ces attaques ciblées attribuées aux ADF Nalu, ce groupe armé étranger qui sème la terreur en République Démocratique du Congo depuis une vingtaine d’années ne sont pas une première du genre. Plusieurs hélicoptères de la mission onusienne des différents contingents militaires de la ont aussi essuyé des tirs ciblés dans le territoire de Beni et dans d’autres territoires ou zones rouges de l’Est.
Cet hélicoptère de combat du contingent sudafricain était dans ses routines, allant vers la localité de Simuliki là où, les mêmes ADF avaient attaqué le contingent tanzanien et causé des pertes en vies humaines à plus de quatorze casques bleus tanzaniens et plusieurs blessés vers la fin de l’année dernière.
Des sources onusiennes affirment que cet hélicoptère allait à Simuliki pour le ravitaillement des Kerozènes afin de continuer sa course vers Goma. Sur place, il y a eu des affrontements sérieux entre ces bandits ADF et les casques bleus.
Aussi en même temps, des opérations conjointes Monusco-FARDC sont en cours dans ce territoire contre tous les groupes armés qui y opèrent. Mais le groupe le plus têtu selon des sources locales demeure les ADF Nalu. Sont-ils organisés comme le M-23 d’autre fois qui avait son bastion connu à Rutshuru et d’autres localités stratégiques telles que Bunagana, vers la frontière de la RDC et l’Ouganda et aussi à Kiwanja?
En tout cas, ces bandits ADF sont mobiles, sans une adresse fixe, opérant en guerilla, ce qui rend la tâche difficile aux forces armées, malgré les appuis logistiques qu’elles recoivent des forces onusiennes présentes sur le territoire congolais dans cette guerre jugée asymétrique.
Il y a lieu de rappeler que le secteur de Simuliki dans le territoire de Beni a été placé dans le cadre de stratégies d’imposition de la paix par la force sous contrôle du contingent tanzanien (TANZBATT) et les Sudfafricains (RSA) de Force Intervention Brigade (F.I.B) dirigée par le général brésilien XXX. Simuliki se trouve enclavé dans une forêt ayant l’unique issue vers l’extérieur à la traversée de la rivière Simuliki où il y a une route qui mène tout droit vers l’Ouganda. C’est ce qui justifie la présence considérable des ADF dans cette localité.
L’hélicoptère a été sérieusement touché . Mais de grâce, l’équipage a survécu, sans des dégâts corporels et l’engin a réussi à atterrir à l’aéroport de Goma dans l’avant-midi.
Le nombre des passagers à bord n’est pas encore signalé. Le bureau de la Monusco Goma a immédiatement ouvert une enquête pour savoir les raisons de cette attaque ciblée contre un engin de la mission pacifique de l’ONU en République Démocratique du Congo.
Dans ce territoire où la recrudescence de l’insécurité a atteint le niveau indicatif rouge dans le jargon sécuritaire, la population et les candidats aux différentes élections présidentielle, législatives et provinciales se demandent comment, et dans quel climat pourront-ils organiser leurs campagnes électorales dans ce territoire où tout le monde semble exposé aux actions des ADF.Cependant, la tâche de la protection et de la défense du territoire national incombe aux Forces Armées de la République Démocratique du Congo, et la sécurisation des personnes et de leurs biens entre les mains de la Police Nationale Congolaise.
Mais, l’opinion se demande pourquoi un groupe de personnes armées arrivent à se maintenir dans un territoire étranger bien armé pendant plus de deux décennies sans qu’ils puissent être mis hors d’état de nuire ? Aux forces armées nationales s’est ajoutée, la force onusienne, mais malgré toutes ces forces, on n’arrive pas à exterminer ces bandits d’origine ougandaise qui massacrent des innocents sans raisons.
Lors de la présentation du certificat CIRGL qui accompagne tout minerais extrait en RDC au Grand Hotel Kinshasa, le ministre ougandais des mines avait promis aux congolais qu’au moment opportun, toutes les forces de la sous- région des Grands lacs allaient se converger pour éradiquer ces ADF. Depuis, aucun geste n’a été posé jusque-là.
Pourquoi cette recrudescence des violences dans le territoire de Beni à l’approche du scrutin du 23 Décembre 2018 ? Qui serait derrière tout cela ? Qui en sont les tireurs des ficelles?
Des questions qui méritent d’être posées.
Isaac Ngwenza Ebongo envoyé Spécial.