Appréhendé le mercredi 7 novembre , le journaliste Péter Tiani, vient de passer sa deuxième nuit de détention au cachot du parquet général de la Gombe.
Dans notre livraison précédente, nous annoncions déjà que le patron du « vrai journal » avait été arrêté sur plainte de la famille du Premier ministre congolais, Bruno Tshibala au motif qu’il avait donné écho, dans son magazine, à l’article publié par Scooprdc. net, révélant la disparition d’une grosse somme d’argent au domicile du chef du gouvernement.
Ce jeudi, le confrère a été entendu tard dans la soirée, autour de l’article incriminé et la suite réservée au détenu, pour l’instant, était toujours la détention. Cependant, les journalistes présents au Parquet Général de la Gombe croient savoir, à la suite des manœuvres observées, que Péter Tiani pourrait faire l’objet d’un transfert, ce vendredi 9 Novembre vers le centre pénitentiaire de Makala.
Si leur appréhension devait se confirmer, la justice congolaise, au visage fort vilain de suite des balafres laissées par les blessures antérieures verra sa laideur accentuée par un nouveau coup de canif contre la constitution.
En effet, sur le pied de l’article 17 alinéa 1 de la loi fondamentale congolaise, il est clairement affirmé que « la liberté individuelle est garantie. Elle est la règle, la détention l’exception «
Partant, estime Me Jean K. Minga, consultant de politiquerdc.net, rien ne peut justifier la détention de notre confrère Péter Tiana surtout qu’il ne présente aucun risque de se soustraire à la justice, son domicile et son lieu de travail sont connus, il n’y a pas lieu à craindre qu’il fasse disparaître les preuves ou influencer les témoins et rien n’indique qu’il pourra commettre à nouveau les faits mis à sa charge.
Face à ce qu’ils qualifient de dérive d’atteinte grave à la liberté individuelle et surtout de la presse, les chevaliers de la plume projettent l’organisation d’une marche pacifique ce vendredi, dès 9h, pour exiger la relaxation de Péter Tiani.
La marche partira vraisemblablement du boulevard du 30 juin, dans l’espace compris entre l’immeuble Regideso, jusqu’à la Primature.
La presse congolaise est déterminée à faire entendre sa voix à Bruno Tshibala, ce premier ministre issu des rangs de l’opposition et qui a longtemps milité pour l’avènement d’un État de droit. Accusé d’avoir téléguidé cette arrestation, Bruno Tshibala est soumis à l’épreuve de l’exercice du pouvoir face aux principes démocratiques dont il a longtemps été l’ardent militant.
Rappelons que l’article relayé par le vrai journal porte sur un gros montant d’argent qui s’est volatilisé de la résidence du chef de gouvernement. Ce qui est curieux dans cette sombre affaire est d’accuser le thermomètre parce qu’il a révélé la fièvre, alors qu’il faut se soigner.
Rédaction