C’est à l’initiative du Bureau d’études sur l’implication de la Femme dans la réalisation des objectifs de développement durable à l’horizon 2030, en sigle BEIL-ODD 2030, en collaboration avec le Centre Wallonie-Bruxelles, que les Kinois ont célébré, ce jeudi 11 octobre, le prix Nobel de la paix 2018, décerné au valeureux fils du pays, le Dr Denis Mukwege.
Haut en couleur, l’événement s’est déroulé dans la salle des spectacles du Centre Wallonie-Bruxelles et il a connu la participation d’une variété d’acteurs politiques et culturels, mais aussi des défenseurs des droits humains, des mouvements citoyens, de journalistes, etc.
Dans une salle archicomble, l’assistance est venue témoigner sa fierté et sa reconnaissance au lauréat de cette éminente distinction.
Intervenant depuis Bukavu, dans la province du Sud-Kivu, l’homme du jour a félicité les organisateurs de cette initiative. Ce prix, a-t-il dit, est dédié à tous ceux qui l’ont soutenu dans l’accomplissement de cette noble tâche. Appuyant chaque mot, comme pour se motiver davantage, Dr Mukwege espère que ce prix devrait lui permettre de continuer sa lutte et porté par tous, pour les droits de la femme violée, afin que la justice soit rendue à chaque victime et surtout que le fléau soit définitivement éradiqué.
Remerciant ses compatriotes, le Dr Denis Mukwege leur a exhorté de ne pas baisser les bras contre les massacres et les violences faites aux femmes.
Prenant la parole pour la circonstance, Eve Bazaiba Masudi, directrice BEIL-ODD 2030, a convié chacun de prendre l’engagement, à l’issue de la cérémonie, de dire que le prix accordé au gynécologue de l’hôpital de Panzi, est une reconnaissance qui va au-delà de ses interventions en faveurs des femmes violées, elle englobe le combat mené contre toutes sortes de violences infligées à la gente féminine.
« il est anormale de connaître la floraison des militaires et groupes armés dépassant numériquement la population à l’Est de la RDC. Plus de 170 groupes armés,un véritable scandale ! Il faut donc travailler à l’éradication définitive de cet ignominieux et avillissant phénomène d’ici l’horizon 2030, a souligné Eve Bazaiba Masudi, la Directrice du BEIL-ODD 2030.
Le moment fort de la cérémonie a été la projection du film » l’homme qui répare les femmes ». Un film révoltant, qui aura également fait couler de larmes dans la salle. Il est l’œuvre de Thierry Michel et de Colette Braeckmann, deux journalistes belges, et il est frappé d’interdiction de diffusion et de commercialisation en RDC, par le régime de Kinshasa. Retraçant le travail risqué que mène le Dr Denis Mukwege dans les opérations des fistules des femmes violées, il reprend les différentes étapes de la convelescence jusqu’à la réinsertion sociales des victimes.
Rien qu’à le voir, le film suscite l’engagement de chacun au changement de la situation politique au pays, ce qui explique probablement la mesure d’interdiction contre sa diffusion ou sa commercialisation en RDC. Et d’ailleurs, cet engagement s’est traduit par la distribution, dans la salle, du message de campagne initiée par le CLC contre la machine à voter, le dispositif symbolisant, aux yeux des congolais, de la pérennisation du régime en place par la fraude. Son usage au processus électoral maintiendrait le statut quo en matière sécuritaire, pour ne citer que celle-ci, particulièrement à l’est de la RDC.
La biographie de la vedette du jour a aussi été un moment qui a permis à l’assistance d’apprécier son long combat.
JML