Dans l’architecture du pouvoir d’état , le respect des normes protocolaires reste un des éléments fondamentaux pendant les manifestations officielles. C’est en ce moment, que les invités peuvent déceler la capacité organisationnelle d’un pouvoir ou d’une institution.
Mais 36 jours après sa prise de pouvoir , le nouveau locataire du palais de la nation, semble acuser les failles à ce sujet.
En effet, attendu à 10h30 minutes, c’est finalement sous le coup de 11heures 14 minutes, que le président Félix Tshisekedi est arrivé à la place – Échangeur de Limete, pour procéder au lancement officiel de son programme d’urgence pour les 100 premiers jours de gouvernement.
10 minutes avant son arrivée sur le lieu, alors qu’une équipe restreinte composée , notamment du ministre des infrastructures, du gouverneur de la ville, le directeur de cabinet du chef de l’État et du commissaire provincial de la police-Ville de Kinshasa, s’étaient rangés pour accueillir le président de la République, c’est Jean-Mark Kabund – le président par intérim de l’Union pour la Démocratie et le Progrès Social (Udps) qui a voulu perturber l’ordre protocolaire établi , en se pointant au moment où toute la tribune était garnie par les officiels dont les chefs de corps en attente du président de la République.
Heureusement, il a été aussitôt arrêté à la ligne rouge par les services de sécurité et orienté vers une autre direction pour rejoindre son siège à la tribune. Jean-Mark Kabund n’aura peut-être pas compris que sa casquette de président de l’udps n’avait rien à avoir avec ce genre d’activité. Il s’est vu corrigé devant tout le monde !
Cela ne serait pas le premier scandale protocolaire du jour. Car, pour une activité aussi officielle, l’assistance a été surprise de constater que le protocole d’État a semblé partager son rôle avec la chargée de communication du président, qui a pris la parole pour circonscrire l’événement et faire défiler les différents intervenants [responsables des entreprises sélectionnées pour la réalisation de ce programme d’urgence des 100 jours. Ndlr].
Autre imbroglio mal vu par l’opinion, c’est de constater que la chargée de communication, collaboratrice de longues dates de Vital Kamerhe, inviter Augustin Kabuya- secrétaire général adjoint de l’udps.
Augustin Kabuya est venu interpeller le président sur les attentes de la base , en prévenant que le programme d’urgence des 100 premiers jours devrait s’allier sur la droite ligne des promesses faites pendant la campagne électorale par le Cach, Cap pour le changement, la coalition au pouvoir. Comme pour dire que l’action de ce jour , n’engage pas le FCC, la plateforme de Joseph Kabila qui dispose pourtant d’une large majorité parlementaire, [330 députés , ndlr] , nécessaire pour soutenir l’action du président de la République et au sein de laquelle sera en principe désigné le premier ministre.
D’après plusieurs témoignages, Félix Tshisekedi doit sa victoire grâce à l’accord secret conclu avec Joseph Kabila à quelques jours de la publication des résultats provisoires de la dernière présidentielle.
Une victoire du reste contestée non seulement par la Cenco qui avait déployé 40 mille d’observateurs à travers le pays , mais aussi et surtout par le candidat de Lamuka, Martin Fayulu Madidi qui se considère jusqu’à ce jour comme le « véritable vainqueur » du scrutin présidentiel du 30 décembre 2018.
Autre fait non négligeable, constaté sur place par le reporter de politiquerdc.net, c’est quand le protocole invite l’assistance à se lever pour saluer le départ du président de la République, laissant par contre les autres officiels à la tribune sans aucune annonce. Chacun à dû partir de sa manière. Alors que généralement dans ce genre de circonstance, c’est le protocole d’état qui prend soin de diriger le départ des invités de marque. Par ailleurs, les injures publiques proférées par les militants de l’udps à l’endroit du premier ministre , ministres et le gouverneur de la ville de Kinshasa, n’ont pas été condamnées ni par le président de la République ni par le protocole d’État.
Le pouvoir est sacré. Félix Tshisekedi devrait recadrer son entourage à se conformer sur certaines exigences protocolaires du monde moderne !
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