A l’approche des échéances électorales prévues pour le 23 Décembre 2018, le pouvoir public a eu un œil particulier aux personnes vivants dans les milieux carcéraux. C’est dans cet ordre d’idée qu’il y a eu à Goma, une rencontre d’échanges entre les directeurs des prisons centrales dans l’enceinte du Quartier Général de la Monusco dans le chef-lieu de la province du Nord-Kivu.
En effet , le ministère de la Justice et de gardes des sceaux en collaboration avec le bureau du service pénitentiaire de la Mission de l’Organisation des Nations Unies pour la Stabilisation au Congo (Monusco), a organisé du 27 au 29 Novembre 2018 dans la ville de Goma, un atelier de renforcement des capacités des directeurs des prisons centrales des 26 provinces de la République Démocratique du Congo.
Cet atelier qui a eu lieu dans l’enceinte du bureau de la Monusco avait pour objectif d’harmoniser les principes de base de sécurisation des personnes dans les prisons centrales du pays pendant cette période du processus électoral. Cette rencontre entre les chefs des services pénitentiaires a été animée par les experts nationaux et internationaux de la Monusco. Pour la mission onusienne en RDC, on ne doit pas oublier les personnes vivants dans les milieux carcéraux parce qu’elles disposent des mêmes droits civiques que les personnes qui sont en liberté et méritent également protection. La détention en soi étant régie par la loi, il va sans dire que les milieux carcéraux devraient bénéficier d’attention particulière du pouvoir public.
Pour les bénéficiaires de cet atelier, l’organisation de cette rencontre a été d’une importance capitale dans la mesure où elle a permis aux directeurs des différentes prisons centrales du pays d’échanger sur les expériences vécues dans leurs milieux carcéraux et trouver ensemble des voies et moyens pour sécuriser tout le monde dans les prisons pendant le processus électoral.
Le Major Gédeon Kayombo Wakaumba, directeur adjoint du centre pénitentiaire et de rééducation de Kinshasa ( CPRK) ex prison centrale de Makala par exemple, pense que cet atelier a permis chaque participant de sortir avec des idées claires sur les comportements et les mesures à prendre pendant le processus électoral en cour, et surtout le jour de vote et pendant la période post- électorale qui est souvent tendue en Afrique suite aux contestations des résultats finaux par les candidats présidents de la République.
« Les personnes incarcérées jouissent des mêmes droits civiques que celles qui sont en liberté, elles ont été enrôlées et vont participer au vote comme tout le monde. Cela veut dire que pour les responsables des prisons centrales, la gestion de ces dernières en temps normal doit être différente pendant le processus électoral. Car, nous avons des cas de certains prisonniers qui, non seulement qu’ils jouissent de leurs droits civiques de vote, mais certains sont également candidats aux différentes élections législatives et provinciales prévues pour le 23 Décembre 2018 prochain » , a déclaré le Major Gédéon Kayombo Wakaumba .
Et de renchérir, dans l’enceinte des prisons, les gestionnaires des services pénitentiaires doivent s’assurer de maintenir l’harmonie et la quiétude dans tous les pavillons et doivent veiller aux respects de la loi relative aux visites des prisonniers et de protection des réalités carcérales, entre autres l’interdiction de la prise d’images ou d’enregistrements audios pendant le processus électoral.
Il faut noter que, les participants ont déploré l’absence de la CENI dans l’organisation de cet atelier et estiment que dans un avenir très proche, une rencontre entre la commission électorale et les directeurs des centres pénitentiaires dits à haut risque serait d’une importance capitale, pour qu’ensemble qu’on puisse s’assurer que le jour de vote, il n’y aurait pas de problèmes dans les prisons, surtout en matière de timing.
Les bureaux de vote dans les centres pénitentiaires devraient fermer les portes aux mêmes heures que les autres à l’extérieur de ceux-ci, a -t-il conclu , à travers une interview accordée à la presse.
Dans cet ordre d’idées, des séances de sensibilisation des prisonniers à l’utilisation de la machine à voter ainsi que le déploiement suffisant des kits et machines à voter dans les prisons centrales sont souhaitées par la majorité des directeurs de ces centres de correction du pays présents dans la salle.
Le Major Gédéon Kayombo Wakaumba a souligné qu’il faudrait des dispositions appropriées à prendre en vue de sécuriser, et les prisonniers, et les visiteurs pendant le processus électoral, entre autres l’identification systématique de tout visiteur qui foule ses pieds dans les prisons centrales du pays, surtout dans la prison centrale de Makala qui détient plus de 7.000 prisonniers.
Il soutient que les directeurs des centres carcéraux des toutes les provinces doivent s’assurer pendant le processus électoral, que le climat de paix règne au sein de leurs juridictions. L’administration pénitentiaire, pendant cette période électorale doit s’assurer qu’il n’y ait pas des attroupements à tout moment pendant la journée ou la nuit dans les pavillons carcéraux et limiter les heures de visite comme d’habitude.
Il sied de noter que cet atelier a été organisé avec l’appui financier du bureau de service pénitentiaire de la Monusco.
Isaac Ngwenza Ebongo envoyé spécial dans la région