À la veille de la campagne électorale, les états-majors s’activent pour prendre la température auprès de la population.
C’est le cas de Jean-Louis Mbonga, gouverneur de la Mongala, membre du FCC, qui s’est dernièrement rendu à Bumba en vue d’attirer les faveurs des habitants du coin au candidat de sa plate-forme politique.
Ce premier contact aura été un fiasco, nous rapporte-t-on.
En effet, après un court séjour à Kinshasa, le chef de l’exécutif provincial est rentré au bercail le vendredi 9 novembre dernier. Sans perdre du temps, il a entrepris de prendre contact avec la population pour obtenir qu’elle soutienne électoralement Emmanuel Shadary, candidat FCC, à la prochaine présidentielle.
Venue l’écouter à ce premier meeting organisé au Stadium Père Carlos, la population de la ville de Bumba a été écœurée de l’annonce du gouverneur selon laquelle Shadari serait le meilleur choix – pour eux – aux prochaines joutes électorales.
» Je suis venu vous demander de soutenir le candidat du FCC. Il s’appelle Emmanuel Ramazani Shadari. Le chef de l’état l’a choisi ,il est le meilleur choix pour la victoire. Il va poursuivre l’œuvre du président ». Le message du n°1 de la province de la Mongala a retenti comme un coup de tonnerre aux oreilles de l’assistance, si bien qu’il a été immédiatement suivi de huées qui ont conduit à l’interruption prématurée du meeting, apprend-on de plusieurs sources locales.
Dans la province, il est possible de battre campagne pourvu que le nom du dauphin de Kabila ne soit pas cité. Et pour cause, on a rien vu des fruits de la révolution de la modernité dans la région.
Dans un excès de colère qu’il ne pouvait contenir, le gouverneur a réuni, la soirée du vendredi – leur parlant dans un ton menaçant – les administrateurs des territoires et les chefs des secteurs ainsi que ceux de groupements, pour leur enjoindre de mobiliser chacun sa population à la cause du candidat du FCC. Faute de quoi, ils s’exposaient de conséquences administrativement fâcheuses.
D’après un administrateur qui s’est confié sous le sceau de l’anonymat à politiquerdc.net, aucun responsable convié à cette rencontre n’a accédé à cette requête du gouverneur, aux allures impériales.
Tous, selon cet administrateur, auraient réaffirmé le caractère apolitique de leur statut.
Piqué au vif, il est inutile de dire que cette nouvelle attitude d’insoumission a suscité une averse de menaces de la part du gouverneur à l’endroit de ses interlocuteurs.
« (…) nayebisi bino,soki bosali yango te etali bino,boko mona bino moko na miso », ententez, vous êtes bien prévenus, sinon vous verrez la suite, s’est exprimé le gouverneur Jean-Louis Mbonga devant le parterre des responsables des entités territoriales décentralisées qui se sont séparés au-delà de 23 heures, sans aucun partage de verre d’eau.
La province de la Mongala reste l’un des bastions de l’opposition et dont ses habitants restent particulièrement hostiles au régime de Kinshasa.
Pour tuer un serpent, le premier coup de bâton est plus déterminant pour rendre inoffensif ce reptile. Ce premier pas du gouverneur a été un raté et il a provoqué un effet inverse à celui attendu.
Rédaction