A la veille du 17 mai, la question relative à la signification de la date refait surface dans les esprits des congolais habitués à l’observation de cette date comme un jour férié, chômé et payé sur l’ensemble du territoire national.
Le 17 mai était le jour où feu M’zee Laurent – Désiré Kabila avec les forces de l’Alliance pour la Libération du Congo (AFDL) foulaient leurs pieds la ville de Kinshasa, la capitale de la RDC suite à une rébellion et guerre contre le régime Mobutu, appuyée par le Rwanda, le Burundi et l’Ouganda.
Pendant le règne de Laurent – Désiré Kabila, cette journée était naturellement célébrée avec faste et demeurait un jour chômé payé.
Evidemment, cela avait du sens pendant le règne quadriennal des vainqueurs du régime Mobutu, les kabilistes.
Après son assassinat, la succession au trône par son fils, Joseph Kabila Kabange a naturellement dû perpétuer cette date faisant partie du même régime. Au fil du temps, il fallait trouver un moyen pour pérenniser la célébration mitigée du 17 mai, au moment où le peuple s’est rendu compte qu’il avait commis une gaffe d’avoir contribué de faire partir Mobutu pour le remplacer par Kabila. On dirait qu’on aurait déshabillé Saint Paul pour habiller Saint Pierre.
Plus tard, l’idée de maintenir cette date dans la vie nationale conduira à faire du 17 mai , la date des forces armées. Cependant, les congolais se souviendront qu’il y avait une date commémorative des forces armées pendant la deuxième république, le 17 Novembre, une semaine avant le 24 du même mois qui marquait la révolution de 1965 qui propulsa le général Mobutu à la tête du pays en qualité du président de la république à la suite d’un coup d’état.
Aujourd’hui, pour nombre des congolais, l’on ne devrait plus en principe observer la journée du 17 mai comme un jour férié, chômé et payé sous un quelconque prétexte, sachant que cela rappelle la chute de Mobutu et l’entrée de M’zee Laurent – Désiré Kabila avec ses kadogos dans la scène politique congolaise.
Pour les observateurs avertis, c’est ici qu’on devrait tester le régime Tshisekedi, s’il s’agit d’un nouveau régime ou de la continuité de l’AFDL.
Si aujourd’hui, l’on doit sortir l’argent de l’Etat pour commémorer une date aussi mitigée que le 17 mai, cela prouverait à suffisance que l’on vit la continuité du régime AFDL et confirmera à affirmer également que l’ombre de Joseph Kabila continue à planer sur le régime Tshisekedi, car le 17 mai n’a aucune signification dans l’histoire des forces armées de la RDC. C’est une date assimilable à celle du 24 Novembre 1965 ou encore du 20 Mai 1967.
En acceptant de présider personnellement la cérémonie commémorative de cette journée, par le dépôt de gerbe des fleurs, le nouveau président de la république, Felix – Antoine Tshisekedi Tshilombo a semé , une fois de plus, le doute dans l’opinion.
Est-ce un président jouissant de la plénitude de son pouvoir constitutionnel ou un simple mirage ? La question reste posée !
Isaac Ngwenza Ebongo envoyé