17 mai 1997 -17 mai 2018, cela aura totalisé exactement 21 ans ce jeudi ,jour pour jour que L’Alliance des forces démocratiques pour la libération du Congo (AFDL), une coalition de dissidents à Joseph Désiré Mobutu Seseseko et de groupes ethniques minoritaires congolais dirigés par Laurent Désire Kabila avaient réussi à prendre le pouvoir au terme de la première guerre du Congo Kinshasa entre 1996-1997.
Bien que l’alliance ait réussi à évincer Mobutu du pouvoir, elle ne survécut pas aux tensions entre Kabila et ses anciens alliés, l’Ouganda et le Rwanda, ce qui amena au déclenchement de la deuxième guerre du Congo Kinshasa le 2 août 1998 avec plusieurs branches armées à l’Est , tout comme à l’Ouest du pays.
21 ans après et à quelques heures de la célébration de cette date marquant la prise de pouvoir par l’Afdl, pouvoir pérennisé par le régime en place, certains congolais témoins vivants de l’arrivée de l’Afdl à Kinshasa, déclarent garder de très mauvais souvenirs depuis l’entrée de ce mouvement rebelle en RDC.
Répondant aux questions de politiquerdc.net, un député de l’opposition qui s’est entretenu avec votre média sous le couvert de l’anonymat, dit avoir vécu un calvaire avec toute sa famille du fait que le nouveau pouvoir voulait tout ravir, confisquer les biens d’autrui, il voulait arrêter et tuer certains dignes fils pour des raisons inavouées .
« Ils ont dormi dans nos chambres, utilisé nos draps. Et jusqu’à ce jour, ils occupent encore nos biens par exemple au centre ville . Des biens qui sont estimés à plusieurs dizaines de millions de dollars, avec de faux certificats d’enregistrement. Cela malgré les différents jugements rendus à notre faveur par les différentes instances judiciaires de notre pays » , s’est-il confié à politiquerdc.net ce mercredi soir.
De la même manière que Mobutu et ses collaborateurs avaient joui , dilapidé les richesses et presque laissé le pays par terre, notre interlocuteur constate malheureusement que les mêmes collaborateurs continuent aujourd’hui, pense-t-il, les mêmes sales besognes aux côtés de Joseph Kabila,fils de M’zee Laurent Désire Kabila,le tombeur de Mobutu.
« …je pense que Mobutu avait compris ses erreurs alors que c’était trop tard. Aujourd’hui, le régime actuel donne des signes de chaos », déplore ce député proche de l’opposition.
Il ajoute qu’avec beaucoup de distorsions actuelles, les mois à venir risquent de réserver des fissures à l’oeil nu au sein de la famille politique au pouvoir. Car, vouloir se maintenir au pouvoir à tout prix peut engendrer toujours des conséquences critiques pour le pays et l’ensemble de son peuple.
Pour notre interviewé, la date de 17 mai ne mérite pas d’être célébrée par le peuple congolais dans la mesure où le combat mené par M’zee semble n’avoir pas produit des résultats escomptés dans la marche démocratique de la RDC.
À la majorité au pouvoir, la célébration de la date du 17 mai est souvent considérée comme symbole de la victoire sur le pouvoir dictatorial de Mobutu qui avait régné pendant 32 ans à la tête du Zaïre. C’est ici l’occasion pour les kabistes de réaffirmer le combat politique de feu M’Zee Laurent Désire Kabila, lui qui n’avait cessé de prévenir les congolais à ne jamais trahir le Congo.
La journée de ce jeudi 17 mai est déclarée chômée et payée sur toute l’étendue du pays. Cependant, des activités sont annoncées un peu partout à travers le pays afin de marquer cette date historique au pouvoir de Kinshasa.
Le 21e anniversaire de la prise de pouvoir par l’Afdl sera célébré au moment où les congolais attendent impatiemment la tenue des élections au 23 décembre prochain espérant que Kabila fils ne transigera pas avec la vision de son défunt père qui se disait faire de la RDC un état de droit et de démocratie après avoir pris les armes pour chasser un dictateur au pouvoir.
Constant Mohelo