Alex Kande Mupompa n’a pas fermé l’œil une seule nuit durant tout le séjour kinois de la procureure générale de la CPI, la Gambienne Fatou Bensouda. L’homme vit dans la hantise des poursuites internationales depuis les morts massives des Kamwina-Nsapu dans le Kasai. Avec l’arrivée de Bensouda dans la capitale congolaise, ses proches rapportent qu’il est entré dans une sorte de paranoïa.
Le départ de celle-ci sans avoir annoncé des poursuites contre des dirigeants congolais l’a-t-il soulagé?
Pas évident d’autant plus que l’ancien gouverneur du Kasaï sait que selon les conclusions de la FIDH déposées à la CPI, il passe pour le principal responsable des tueries en masse enregistrées dans sa province à partir d’août 2016.
Il ne s’agit pas de simples allégations, mais d’un rapport documenté avec preuves à l’appui. Il y est question de la demande expresse-écrite de Kande au gouvernement central pour l’envoi des troupes des FARDC en renfort à Kananga alors que sa propre hiérarchie n’y était pas favorable. Ce qui n’est pas loin de la responsabilité hiérarchique pour laquelle Jean-Pierre Bemba est poursuivi devant la CPI. Si du côté de Bensouda rien n’est venu, des sources à la FIDH affirment que la Gambienne ne pourra n’est pas ouvrir des «enquêtes» contre Kande et les autres suspects congolais, à moins de prendre le risque de mettre son poste en ballotage. «Dans l’affaire Kamwina-Nsapu, il y a tellement des preuves que Fatou Bensouda finira bien par se résoudre à des poursuites. Alex Kande n’y échappera pas comme suspect numéro un», assure-t-on à Paris au siège de la FIDH, fédération Internationale des droits de l’homme.
L’homme a été déjà frappé par des sanctions européennes
Kinshasa semble l’avoir lâché. Comment expliquer qu’il n’ait pas été invité à la grande cérémonie de réconciliation après la conférence de paix de Kananga ? Lambert Mende disait déjà à l’époque que la justice avait des comptes à demander à Kande pour le laisser faire le déplacement de Kananga.
Transfuge du MLC, cet ancien gouverneur bien répertorié parmi les détenteurs de la nationalité belge est depuis devenu invisible, discret.
Des sources anonymes font savoir qu’Alex Kande figure bel et bien sur la liste noire de ceux qui pourront à tout moment être livrés à la justice internationale.
Pour avoir fait-on savoir à politiquerdc.net, semble-t-il, « ordonner » le début des massacres dans sa province, croyant naïvement rétablir l’autorité de l’état menacée par les partisans de Kamwina-Nsapu. Par sa manière d’agir, Alex Kande aurait induit tout un pays en erreur, déplorait un des ténors du régime en place au cours d’un entretien avec votre média en ligne.
Et d’ajouter, de la même manière que Jean-Pierre Bemba poursuivi comme chef hiérarchique à la CPI, le même chef d’accusation pourrait constituer une raison fondamentale, notamment pour l’arrestation de l’ancien Gouverneur, Alex Kande.
Il faut souligner que les premiers présumés auteurs des crimes dans l’affaire Kamwina-Nsapu sont détenus actuellement dans la prison de Ndolo. Et, l’affaire est en pleine instruction au niveau de la justice militaire.
Constant Mohelo