La bataille électorale s’annonce déterminante en RDC. Chaque groupe politique s’active depuis quelques semaines pour se mettre en ordre utile de ces élections très attendues par le souverain primaire, qui aspire au renouvèlement de la classe politique dont l’illégitimité des mandats a presque débordé les bornes.
Le souverain primaire qui ne se retrouve presque plus dans l’action de ses anciens élus ; Président de la République, Sénateurs, Députés Nationaux et Provinciaux qui sont tous dans un profond dépassement des mandats, véritable cas d’école pour un état au centre de l’Afrique , au centre des intérêts multiples. Mais au-delà de tout, l’espoir commence peu à peu à naître au sein de l’opinion en ce qui est de l’organisation de ces élections.
Cet espoir découle, notamment de tous les mouvements qui s’observent ces derniers jours dans les différents états-majors politiques
En effet, opposition et majorité semblent finalement avoir compris la nécessité qu’il y a d’aller vite aux élections. Et, dans l’objectif d’atteindre le seuil électoral de 1% pour la députation nationale sur le plan national et 3% pour la députation provinciale, l’on assiste actuellement au jeu d’alliances politiques, et donc rien d’illégal.
Au moins une vingtaine de plates forme-électorales dont 12 de la majorité présidentielle, et plus d’une dizaine autres pour l’opposition politique sous toutes ses formes. Si chaque regroupement électoral arrivait à présenter 500 candidats sur sa liste, le calcul simple démontre par exemple que pour un total de 20 regroupements, la CENI aurait à percevoir 16 milliards de francs congolais pour 10.000 candidats à raison de 1million 600 milles francs congolais par candidat aux législatives nationales. Outre les regroupements, il faudrait compter également les autres candidatures de certains partis politiques à l’image du PPRD, UDPS, MLC et UNC qui envisageraient au regard de leurs poids politiques conquerir sous leurs propres labels.
Plus de 10 milles candidatures attendues aux législatives nationales, rien que pour les 500 sièges à l’Assemblée Nationale
Pour certains observateurs, la multiplicité de candidatures n’est pas du tout synonyme de la victoire, car il faudrait rajouter à cette stratégie électorale, des moyens à même de financer la campagne électorale de l’ensemble de ses candidats, soit un minimum de 15milles dollars par candidat selon certaines estimations.
Pour certains experts électoraux, au lieu de gaspiller l’argent sur plusieurs listes, les acteurs politiques feraient mieux, compte tenu du seuil de représentativité imposé par la nouvelle loi électorale, de concentrer leurs financements uniquement sur les listes dont ils peuvent disposer le plus de chance que d’éparpiller les financements sur plusieurs listes avec le risque d’amoindrir la chance de la victoire. Car, dit-on : en voulant trop gagner, on risque de tout perdre. A en croire d’autres observateurs de la société, le contexte électoral de 2011 n’étant pas le même avec celui de 2018, la multiplicité de listes ne serait pas vraiment intéressante pour les prochaines élections en RDC.
Qu’à cela ne tienne, l’essentiel pour le souverain primaire reste le renouvellement de la classe politique à travers les élections de décembre 2018.
Constant Mohelo