Le premier ministre congolais a été reçu ce vendredi 27 avril 2018 par le président de la CENI en présence de tous les membres du bureau et de la plénière de cette institution d’appui à la démocratie.
Une visite qualifiée de courtoisie par le chef du gouvernement.
Bruno Tshibala a fait savoir qu’il était venu se rendre compte des progrès réalisés par la CENI,mais aussi de savoir ce qui ne marche pas en ce qui concerne le processus électoral en vue de l’organisation des élections conformément au calendrier déjà publié par la CENI.
» Nous avons une division sociale du travail avec la CENI. Nous avons comme tâche de financer les élections,et la CENI à le rôle de les organiser. On a échangé sur toutes ces questions. Pour le moment , je dois vous dire que tout marche bien. Il n’y a aucun problème… » a déclaré devant la presse , le premier ministre Congolais au sortir de cette rencontre au siège de la centrale électorale, situé dans la Commune de la Gombe. Un tête à tête qui a commencé à partir de 11h , heure de Kinshasa.
Visite touristique !
Alors que les membres de la CENI, ont cru espérer à une solution, notamment face à la problématique du décaissement trimestriel du financement du processus, décaissement attendu depuis deux semaines, la visite du premier ministre au siège de la commission électorale nationale indépendante n’aura été qu’une simple visite touristique, s’il faut s’en tenir à certaines réactions enregistrées auprès de certaines sources anonymes de la CENI.
« Il est venu comme un père Noël, c’est-a dire,il a dit oui à toutes les doléances « , a ironisé une des nos sources présente à cette réunion. Et de rencherir, le premier ministre n’a rien dit de sérieux. Il n’a fait que promettre : le gouvernement va financer les élections, le gouvernement va faire ceci, il va faire cela. Le tout dans le futur , oubliant que le train avance très vite vers la date fatidique du 23 décembre 2018.
» Pour moi, je trouve comme si le premier ministre n’était pas passé à la CENI. Et d’ailleurs, pour comprendre le manque du sérieux et la légèreté de cette visite touristique, le premier ministre a fait le déplacement sans la présence d’aucun ministre concerné directement du processus électoral, mais par contre, il a été accompagné par une forte délégation de 40 membres de son parti politique. Grave encore, aucun de 40 membres n’a pu prendre note des problèmes présentés par les membres de la CENI », s’est confiée à politiquerdc.net, une autre source présente à la réunion, soulignant désespérément que Bruno Tshibala n’était venu que pour faire son chaud et répartir sans dire quelque chose de concret.
La CENI qui n’a jusque là bénéficié que 22millions du décaissement depuis janvier, attend depuis deux semaines un autre décaissement trimestriel promis par le gouvernement. La dessus, Bruno Tshibala n’a donné aucune assurance. Cependant,il s’est permis de dire,si pas de tromper l’opinion que tout se passait bien, alors que la question du financement des élections reste préoccupante.
Bruno Tshibala devant les agents de la SCPT, une simple coïncidence où un coup préparé ?
Pendant que le chef du gouvernement se trouvait au siège de la CENI, les agents et cadres de la SCPT, Société Congolaise des ports et transports,ex ONATRA, étaient eux, en pleine manifestation devant leur bâtiment social, se trouvant en face du siège de la commission électorale nationale indépendante.
Et comme par hasard , et contrairement à ses habitudes, le chef de l’exécutif national va se diriger immédiatement après sa réunion avec la centrale électorale vers les manifestants.
Surplace,il va présider une réunion avec le comité de gestion de cette entreprise. Au sortir de la réunion, Bruno Tshibala a déclaré devant les manifestants avoir sommé le comité Mukoko Samba à tout faire pour répondre aux préoccupations des agents et cadres de la SCPT d’ici la semaine prochaine au risque d’agir autrement.
Pour certains analystes, le passage de Bruno Tshibala à la CENI n’était qu’une simple manœuvre. Il serait venu normalement pour régler des comptes au comité de gestion de la SCPT afin de faire croire à l’opinion qu’il était très sensible à la revendication sociale étant l’une des missions assignées à son gouvernement.
À ce sujet, Bruno Tshibala aurait sans nul doute réussi son coup dans la mesure où son objectif politique derrière cette activité était de récupérer cet évènement , visiblement teleguidé selon certaines indiscretions, afin de prétendre une certaine popularité au sein de l’opinion publique après le meeting de Félix Tshisekedi du mardi 24 avril à la place Sainte Thérèse à Ndjili.
Un premier ministre incapable d’assumer correctement ses missions, notamment celle relative au financement des élections, serait -il à mesure de limoger un mandataire nommé par ordonnance présidentielle ?
Attendons voir la suite, la semaine prochaine.
Constant Mohelo/Judith Inanga