Jacques Chirac a un jour dit que « la démocratie est un luxe pour l’Afrique » et, même si son propos est autant insultant qu’énervant, les faits sur le terrain lui ont donné raison.
En RDC où venaient de se dérouler à la fois les élections présidentielle, législatives nationales et provinciales, le peuple et les observateurs internationaux ont parié sur un verdict conforme à la vérité des urnes. Peine perdue!
Se fondant sur les résultats affichés dans la façade de chaque bureau de vote – à travers tout le pays – l’opinion voyait Félix Tshisekedi au nombre des meilleurs perdants, mais la CENI l’a déclaré vainqueur du scrutin présidentiel. C’est donc lui – sauf rebondissement – qui succède à JK à la tête de la RDC.
Bien que provisoires, les résultats publiés dans la nuit de mercredi 9 au jeudi 10 janvier 2019 l’ont place de manière inattendue en tête, avec un peu plus 7 millions de voix devant Martin Fayulu, le candidat de Lamuka, qui a obtenu selon la CENI plus de 6millions , soit un écart de presque 700 mille voix; alors que Shadari, le dauphin du président avait moins deux millions par rapport au deuxième. Et ce, pour un total de 47,56% de suffrages valablement exprimés.
Annoncée en pleine nuit, précisément à 3h du matin, la victoire électorale de Félix Tshisekedi est mal digérée, à commencer par le favori des urnes, Martin Fayulu, puis ses partisans et même au sein de l’opinion congolaise.
Attendant la fête, la population kinoise a reçu une douche glacée, à part quelques éphémères expressions de groupes restreints de supporters du surprenant vainqueur.
Ceux-ci attendaient les résultats au siège de l’udps. La rue a été prise d’assaut par les partisans de certains députés provinciaux juste après l’annonce des résultats, mais la majeure partie de la population était clouée dans l’angoisse à domicile.
Cette attitude est-elle imputable à la déception d’un électorat majoritairement acquis à Martin Fayulu ? Rien n’est moins sûr, mais un autre constat est celui de réaction de mécontentement des kinois. Dans certains quartiers, en l’occurrence celui du camp Luka, dans la commune Ngaliema ou encore à Masina, à Ndjili ou encore à Maluku; on a observé de gestes de colère: les pneus brûlés accompagnés des chansons hostiles à l’inattendu élu. On a même dénombré quelques morts et blessés. À l’arrière-pays, on a signalé de cas de blessures à Kisangani, dans la province de la Tshopo. On a enregistré au moins 6 morts dans la ville de Kikwit.
Un analyste politique qui s’est confié à politiques.net, sous le sceau de l’anonymat a déclaré que l’essentiel était de mettre fin au règne de Joseph Kabila afin d’ouvrir après, les perspectives de la reconstruction du pays. Il se trouve malheureusement, qu’avec l’élection de Félix Tshisekedi, les soupçons d’une combine avec la Kabilie demeurent. L’ombre de Kabila est présente.
Les résultats provisoires du scrutin présidentiel doivent encore être validés par la cour constitutionnelle au plus tard le 20 janvier, mais d’ici là, la période de recours éventuels est ouverte.
Rédaction