Va-t-on vers l’embrasement du processus électoral en République Démocratique du Congo ? La question mérite bien son pesant d’or, s’il faille analyser le contenu de la déclaration faite ce mercredi 14 novembre 2018 à Kinshasa – par le collectif des candidats président de la République(CCPR) – qui appelle la population congolaise à s’opposer – par tous les moyens légaux pour empêcher la tenue ce qu’ils qualifient de « parodie d’élections » le 23 décembre prochain en RDC.
Dans leur déclaration, le collectif des candidats président en synergie avec LAMUKA, la nouvelle plateforme électorale créée le 11 novembre à Genève pour soutenir le candidat commun de l’opposition, a commencé d’abord par rappeler ses différents mémorandums et déclarations – antérieurs qui exisgaient, notamment la mise à l’écart de la machine à voter et le nettoyage du fichier électoral infecté de près de 10 millions d’électeurs sans empreintes digitales.
Eu égard au silence coupable, mais surtout à l’entêtement du président de la commission électorale nationale indépendante de persister dans sa logique – de vouloir imposer – cet outil électronique – du reste interdit par la loi électorale congolaise en vigueur ( ndlr article 37 ter de la loi électorale), Théodore Ngoy, Tryphon Kin-Kiey Mulumba, Sylvain Maurice Masheke, Marie-Josée Ifuku, Jean Philbert Mabaya , le représentant d’Adolphe Muzito et Fidèle Babala pour le compte de Jean-Pierre Bemba , Jean-Bertrand Ewanga pour le compte de Moïse Katumbi ainsi que Jean Félix Senga pour le compte de Martin Fayulu , se sont décidés de saisir la justice pour l’utilisation abusive des services publics et du personnel de l’état au service de la propagande du candidat du pouvoir sortant. Et cela, conformément aux dispositions de l’article 36 de la loi électorale congolaise qui proscrit ce genre de pratique.
Tout en réaffirmant avec force le rejet de l’usage de la machine à voter et l’impératif du nettoyage du fichier électoral corrompu, les candidats présidents de la République veulent plutôt recourir à l’article 64 de la constitution pour bloquer l’organisation de toute parodie d’élections le 23 décembre 2018.
D’où leur appel au peuple congolais à se mobiliser dans ce sens , à travers les manifestations publiques.
La déclaration lue par Théodore Ngoy , appelle par ailleurs, à l’unité de l’opposition en vue de défendre et soutenir la tenue des élections libres, démocratiques , le 23 décembre 2018 , sans la machine à voter et le fichier électoral corrompu.
Au delà des annonces faites dans cette déclaration, l’on pourra tout de même relever un certain rapprochement des vues du groupe de Théodore Ngoy à celui de 5 leaders politiques restés fidèles à l’accord de Genève.
Comme pour conclure que malgré le rétropédalage de Félix Tshisekedi et Vital Kamerhe, Martin Fayulu peut encore espérer du soutien et de l’accompagnement de ses compères du collectif des candidats président de la République pour la prochaine bataille électorale.
Jean Médard LIWOSO