Mécontents du fiasco électoral réalisé par leur parti – l’Union pour la Démocratie et le Progrès Social (UDPS), lors des élections sénatoriales de vendredi 15 mars 2019 , en RDC, les militants de ce parti présidentiel, ont organisé des manifestations dans quelques villes du pays, notamment dans le Kasai et à Kinshasa, afin de montrer leur indignation à la suite du non respect de mot d’ordre du parti par leurs députés provinciaux en même temps réclamer leur démission.
Les manifestations des partisans de l’udps ont fait plusieurs dégâts au Kasai et à Kinshasa.
Au moins, deux morts dont un policier et un militant ainsi que 3 maisons des députés saccagées au kasai, a annoncé notre confrère scooprdc.net.
A Kinshasa par contre, l’appel du président national a.i de l’udps, Jean-Marc Kabund, a poussé plusieurs centaines des militants et partisans du parti de la dixième rue Limete, à prendre d’assaut quelques sites officiels, notamment le palais du peuple et le siège de l’Assemblée provinciale.
Cette situation a paralysé les activités durant presque toute la journée dans la commune de Limete-quartier général de l’udps.
Ici, les militants ont brûlé des pneus sur le boulevard Lumumba, empêchant les passages des véhicules. Ce qui a occasionné des ambouteillages jusqu’aux environs de 21 heures.
Mais c’est ne pas tout. Les mêmes militants ont saccagé le siège du PPRD se trouvant sur le boulevard Sendwe et ont déchiré l’effigie de Joseph Kabila.
Toute scène de désolation s’est déroulée sous l’œil impuissant des éléments de la police. Ces derniers, se sont réservés d’user des moyens traditionnels leurs reconnus pour assurer l’ordre public. Visiblement, les militants de l’udps se sont permis de faire la loi dans un pays qui prône l’État de droit.
Message de révolte du président de l’udps
Intervenant devant les militants réunis au siège du parti sur la 10e rue , Jean-Marc Kabund n’a pas hésité de demander à ses poulains de montrer leur efficacité, en faisant des pressions sur les 12 députés provinciaux qui n’ont pas voté pour les candidats du parti jusqu’à obtenir leurs démissions, afin de céder les 12 sièges du parti à leurs suppléants.
Message responsable où irresponsable ?
Plusieurs analystes sont d’avis que les autorités de l’udps devraient s’assumer autrement que d’envoyer les militants à commettre des actes de vandalisme contre les députés qui n’auraient agi que selon leur intime conviction.
De son côté, la ligue des jeunes du PPRD appelle l’udps à discipliner ses militants.
Félix Tshisekedi promet des mesures
Dans un communiqué signé par son directeur de cabinet, ce samedi 16 mars 2019, tout en invitant les militants de Cash au calme, à l’issue des échanges avec les délégués de ces militants reçus par lui à la cité de l’Union africaine, Félix Tshisekedi n’a pas condamné tous les actes de vandalisme perpétrés par les membres de son parti politique. Aucune phrase du communiqué n’a été consacrée même à l’endroit du policier qui aurait perdu la vie en plein exercice de sa mission constitutionnelle de protection et du rétablissement de l’ordre public.
Et concernant ces troubles enregistrés dans quelques villes du pays après les élections sénatoriales, le président congolais s’est aussi entretenu ce samedi avec le président de la cour constitutionnelle, le président et le vice-président de la commission électorale nationale indépendante.
« (…) à la suite de ces entrevues , il a reçu les délégués des militants du Cach/Udps frustrés par le comportement de leurs députés provinciaux , pour les inviter au calme et les informer de la tenue lundi 18 mars à 10 heures, d’une importante réunion interinstitutionnelle , à l’issue de laquelle d’importantes mesures seront annoncées , dans le strict respect de la constitution et de la loi électorale, pour préserver la crédibilité du processus électoral et la paix sur l’ensemble du territoire national », lit-on dans le communiqué.
Après la publication des résultats des élections du 30 décembre 2018, où il a été proclamé vainqueur , et malgré la contestation et les troubles qui s’en étaient suivis dans quelques provinces du pays, Félix Tshisekedi n’avait jamais convoqué les présidents de la cour constitutionnelle et celui de la CENI pour prendre d’importantes mesures visant, notamment à préserver la crédibilité du processus électoral.
Quelles annonces ferait-il à l’issue de la réunion interinstitutionnelle prévue ce lundi 18 mars ?
La question reste posée.
Rappelons que sur plus ou moins 30 députés provinciaux de l’udps répertoriés sur l’ensemble du pays, le parti n’a gagné qu’un seul siège de sénateur dans le Kasai central. L’unique sénateur du parti élu dans le Kasai Oriental s’appelle : François Mwamba, le transfuge du MLC.
À Kinshasa, au Kasai et au Kasai central où le parti de feu Etienne Tshisekedi est majoritaire, aucun candidat Udps n’a été élu.
Rédaction