Tel un météorologue, votre média en ligne avait annoncé, dans sa dernière livraison (ndrl Urgent-RDC : Félix Tshisekedi se prépare t-il à nommer les commissaires spéciaux des 26 provinces ?) que Félix Tshisekedi s’apprêtait à suspendre l’organisation des élections de gouverneurs et vice-gouverneurs prévues le 27 mars courant dans 24 des 26 provinces de la RDC.
Ce que d’aucuns ont pris pour une rumeur, s’est confirmé moins de 24h après.
En effet, d’après le compte rendu lu par sa conseillère juridique, ce lundi 18 mars, Félix Tshisekedi a pris trois décisions à l’issue de la réunion interinstitutionnelle qu’il a présidée, dans son cabinet de la Cité de l’Union Africaine, à Kinshasa.
Les trois décisions (mesures) sont les suivantes :
1. La suspension du processus d’installation des sénateurs fraîchement élus;
2. Le report sine die des élections des gouverneurs et vice-gouverneurs de provinces ;
3. Le procureur général près la cour de cassation et les procureurs généraux près les cours d’appel ont été instruits d’ouvrir les enquêtes – pour des faits de corruption en rapport aux élections sénatoriales – contre les présumés auteurs, actifs ou passifs.
Le FCC recadre le président de la République
Ayant raflé presque 90 % des sièges au sénat à l’issue des élections visées par la décision présidentielle, le FCC – comme on pouvait le deviner – est sorti de sa réserve pour exprimer son désaccord avec cette décision.
Le FCC qualifie l’option levée par le président de la République d’incorrecte et d’inconstitutionnelle.
Et dans le communiqué immédiatement publié après la lecture du compte rendu de la réunion interinstitutionnelle, Néhémie Mwilanya – le coordonnateur du FCC – a rejeté en bloc cette la décision présidentielle et la trouve non conforme à la constitution et aux lois de la République.
« (…), s’agissant du report des élections des gouverneurs et vice-gouverneurs, le FCC rappelle que la constitution confère à la seule commission électorale nationale indépendante, la compétence d’organiser les élections. C’est donc exclusivement à cette structure indépendante que revient la charge de fixer le calendrier électoral et, le cas échéant, le modifier. Pour ce qui est de la suspension de l’installation des sénateurs élus, le FCC fustige la tentative de freiner le processus tant attendu du renouvellement du sénat « , souligne le clan Kabila.
Par ailleurs, le FCC souligne qu’en tant que cadre de concertation, la réunion interinstitutionnelle ne dispose pas de pouvoir de décision , elle se limite à formuler des recommandations aux institutions constitutionnellement compétentes à prendre les décisions ayant fait l’objet de ses libérations.
C’est sans plus, une leçon administrée au partenaire et successeur contesté de Joseph Kabila.
La réunion interinstitutionnelle de ce jour, avait, notamment réuni autour de Félix Tshisekedi , le président du bureau provisoire de l’Assemblée nationale,le président sortant du sénat, le prémier ministre ,le président de la cour constitutionnelle, le président du cnsa et le procureur général près la cour de cassation.
Le président de la CENI et son adjoint y étaient aussi conviés.
Félix Tshisekedi décide, Joseph Kabila bloque :qui gagnera dans ce feuilleton ?
Pour de nombreux analystes politiques, la décision du président Félix Tshisekedi est un pari risqué, car juridiquement dépourvue de base légale et politiquement génératrice de friction avec son partenaire. Un rétropédalage le ferait passer pour un homme indécis et sans pouvoir réel, ainsi que ça se chuchote dans tous les milieux. Quel sera la réaction de ses partisans dans une telle hypothèse ?
Par cette décision, le président s’est individuellement mis en difficulté !
Rédaction