40 millions 287 milles 387 électeurs. Tel est le nombre exact des électeurs validés encore provisoirement par la commission électorale nationale indépendante après le nettoyage du fichier électoral. Validés provisoirement, car, ces pourront varier après l’étape de la consolidation du fichier et de l’hypothétique enrôlement des congolais de l’étranger.
Les statistiques des électeurs publiées ce vendredi 6 novembre 2018 par le président de la CENI, Corneille Naanga, conformément au calendrier électoral en vigueur font savoir que sur un total brut de 46542289 électeurs enrôlés, il y a eu 5381763 fraudeurs appelés « Doublons » et 902290 Mineurs, tous radiés du fichier et devront être traduits en justice, a annoncé le n° 1 de la CENI.
A en croire, la répartition des électeurs par circonscriptions présentée ce jour, Kinshasa prend la tête du peloton avec un total de 4.557.019 d’électeurs. Et, ceci se justifie certainement du fait que la capitale congolaise n’avait pas connu le démembrement des provinces. Le chef-lieu de la RDC est suivi par le Nord-Kivu avec 3.863.721, ensuite par le Sud-Kivu, avec 2.554.513 électeurs. Les deux provinces n’étaient pas aussi concernées du dernier démembrement.
Quand le président de la CENI recrute illicitement les informaticiens du PPRD pour travailler au CNT
Selon les sources de la CENI qui se sont confiées à politiquerdc.net ce vendredi soir, dans le but de se conformer au chronogramme électoral, qui prévoyait en son point 10 la publication pour ce 6 avril des statistiques des électeurs par entités électorales, le président de cette institution d’appui à la démocratie avait donc écrit à l’université de Kinshasa,(UNIKIN) et à l’institut supérieur d’informatique, programmation et analyse,(I.S.P.A) , afin de bénéficier d’un appui technique de quelques spécialistes du département des math infos et de l’informatique de ces deux institutions . Mais contre toute attente, en lieu et place de recevoir les techniciens attitrés, sollicités officiellement auprès de l’UNIKIN et de L’I.S.P.A, le président de la CENI aurait plutôt recruté d’autorité les jeunes du PPRD, parti présidentiel pour l’exécution de ce travail de détection des doublons et mineurs ayant affecté le fichier électoral.
Plus ou moins 100 jeunes bien identifiés comme membres du parti au pouvoir dont certains ne maitrisant pas l’outil informatique, seraient recrutés sans consensus, ni délibération de la plénière de la CENI, nous a confié sous anonymat un technicien du CNT, se disant choqué et scandalisé de cette manière de faire du président de leur institution. Cette manière de faire, dénonce notre source vient renforcer le discrédit sur l’indépendance de l’institution et de son président dont l’opposition congolaise a toujours accusé de faire le jeu du pouvoir.
CENI et le malaise autour de son président
De par la loi portant organisation et fonctionnement de la centrale électorale, tous les membres de la plénière sont censés travailler dans une harmonie et transparence dans toutes les opérations.
Cependant, une autre source bien renseignée de la CENI, révèle un certain « malaise » au sein du bureau de la commission électorale nationale indépendante, par rapport au comportement du président Corneille Naanga. Ce dernier, renseigne la source, se permet de contourner par moment en isolant ses collègues dans certaines étapes du processus.
Notre source en veut pour preuve, notamment la dernière liste des partis et regroupements politiques transmise depuis le 26 mars 2018 par le vice-premier ministre de l’intérieur, Henri Mova Sakanyi ou, près de 2 semaines après, aucun membre de la plénière n’a pu voir, ni consulter jusqu’à ce jour.
Seul, le président Naanga détient le document, alors qu’en principe ladite liste devait être non seulement disponible aux autres membres de la plénière, mais aussi et surtout, elle devrait déjà être publiée à l’opinion publique. Ceci pour permettre aux uns et aux autres de se fixer sur la conformité de leurs partis et regroupements politiques. Malheureusement, personne ne sait comprendre pourquoi le président cache cette liste.
Dans un tweet, Gustave Omba, membre de la plénière de la CENI, délégué de l’UNC de Vital Kamerhe, a dénoncé le jeudi 5novembre 2018, qu’il n’existe pas un contrat formel validé par la plénière de la CENI sur l’achat des machines à voter. Ce qui vient confirmer la thèse selon laquelle, certains membres de la plénière de la CENI, à l’image de des délégués de l’opposition, sont parfois isolés des circuits de certaines décisions et orientations techniques liées au processus électoral en RDC.
Constant Mohelo