Bientôt quelques chefs lieux des provinces et 145 chefs lieux des territoires de la République Démocratique du Congo seront dotés chacun d’une source d’énergie solaire d’au moins 25 MW. Information livrée ce vendredi 18 mai 2018 par le ministre de l’énergie et ressources hydrauliques, Jean-Marie Ingele Ifoto , qui a au même moment confirmé que les fonds relatifs à ce projet sont déjà disponibles.
Déjà, les partenaires du secteur se rendront ce samedi 19 mai à Mbandaka pour le démarrage de ce projet.
Ingele Ifoto qui répondait à une question lui posée par politiquerdc.net à l’occasion d’un point de presse qu’il a animé ce jour afin d’annoncer l’organisation à partir de lundi 21 mai prochain à Pullman Hôtel de Kinshasa , des assises sur le secteur de l’électricité de la République Démocratique du Congo, a fait savoir qu’au regard des exigences imposées par la nouvelle loi portant sur le secteur de l’électricité en RDC, le gouvernement reste hésitant au sujet de la production thermique de l’électricité, notamment pour éviter les conséquences de l’environnement dont la pollution.
Quelle solution pour les groupes électrogènes dépourvus de carburant au niveau des centres autonomes de l’intérieur du pays ?
Pour le ministre, la société nationale d’électricité transformée en société commerciale n’entend pas du tout faire des affaires pour ne rien gagner.
Toutefois, le groupe électrogène reste parmi les solutions intermédiaires envisagées par le ministère en attendant la réalisation de quelques Grands projets de construction des barrages hydrauliques, a-t-dit.
Néanmoins, le ministre de l’énergie ne croit pas du tout que la SNEL prendrait le risque d’acheter de carburant rien que pour alimenter les poteaux électriques dans les chefs lieux, étant donné que plusieurs centres de l’intérieur du pays n’ont plus d’activité à même de faire face aux dépenses de consommation du carburant.
Objectifs des assises sur le secteur de l’électricité en RDC
Prévues du 21 au 25 mai 2018, les assises sur le secteur de l’électricité qui seront organisées en partenariat avec la Banque Mondiale visent à définir les grandes orientations du secteur électrique du pays et en entrevoir les perspectives de son développement.
Selon le ministre Jean -Marie Ingele Ifoto, cet événement qu’organise son ministère sous le haut patronage du premier ministre, facilitera l’identification de solutions concrètes consistant à relancer et pérenniser la croissance du secteur de l’électricité. Il servira de plateforme pour identifier des opportunités d’investissement et mettra en relation des partenaires potentiels.
Contexte des assises
À en croire le ministre,le secteur électrique en RDC est en effet à un moment charnier de son évolution.
Doté de ressources primaires abondantes,le pays connait toutefois un déficit d’accès à l’électricité important.
Voilà pourquoi afin de redynamiser le développement du secteur électrique,le gouvernement a encouragé , d’une part,sa libéralisation à travers la loi n°14/011 du 17 juin 2014 relative au secteur de l’électricité,et d’autre part,la revitalisation de l’opérateur électrique historique qu’est la SNEL.
La construction d’une vision partagée par l’ensemble des acteurs est par conséquent une étape essentielle pour accélérer l’électrification du pays. Et d’ajouter,la RDC vit une crise énergétique du fait du contraste entre l’énormité des potentialités offertes par les diverses ressources énergétiques existant sur son territoire et la faiblesse du taux de desserte nationale en électricité qui atteint à peine 17,1 % contre une moyenne africaine de 42 %.
Causes majeures du déficit énergétique en RDC
Pour le patron de l’énergie de la RDC, plusieurs causes peuvent justifier la situation, notamment l’insuffisance de production, de transport et de distribution pour la mise en valeur de ces ressources et l’alimentation des agglomérations ainsi que l’appui substantiel aux secteurs ou seulement 2,5 % des 100.000 MW estimés du potentiel hydroélectrique sont exploités pour la production de l’électricité ; près de la moitié des équipements des centrales qui devaient fournir les 2.500MW sont en panne où en cours de réhabilitation ; les premières centrales (Kakobola,Katende,Zongo 2 et Manono /Ankoro, Matebe,Ivunga et Kananga) ainsi qu’environ 4 lignes électriques à Haute tension pour le renforcement du réseau existant sont en cours d’aménagement et le barrage de Mobayi Mbongo qui n’a jamais connu de nouvelles infrastructures depuis sa mise en service,il y a aujourd’hui 25 ans .
En plus,le manque d’études bancables et la capacité limitée de la RDC de mobiliser des fonds importants dont le secteur a besoin estimés à plusieurs milliards de dollars ; ce qui complique davantage la relance du secteur de l’électricité afin de lui faire jouer son rôle de moteur de développement ,de la relance économique et de la lutte contre l’exode rurale, la faiblesse des investissements et le retard de planification dans le secteur de l’électricité ,la faiblesse des allocations du budget qui ne permettent pas de réaliser des études et de dossiers bancables pour les projets identifiés sont en tout cas parmi les causes qui freinent le développement du secteur énergétique en RDC.
Quel remède ?
Face à ce tableau noir, les acteurs principaux à savoir : le Gouvernement Central, les provinces, les entreprises du secteur électrique, les entreprises des secteurs miniers, pétroliers, de tecoms, les acteurs de la société civile ( les associations des consommateurs, les organisations non gouvernementales), les bailleurs de fonds internationaux conviés à ces assises de 5 jours devront notamment convenir de grandes orientations stratégiques à travers les réalités de la République Démocratique du Congo et les expériences des autres, mais aussi jetter les bases d’un document de politique volontariste qui tiennent compte de la décentralisation par un plan cohérent.
Tout ceci avec l’idée d’accélérer et d’intensifier l’accès des populations à l’horizon 2019-2030 à une électricité fiable et à un coût abordable et réduire progressivement le déficit énergétique qui plombe le décollage de la RDC , a déclaré le ministre Ingele Ifoto. Ce dernier qui espère que ces assises qui constituent pour lui un moment fort pour booster le secteur de l’électricité deboucheront à des recommandations précises pouvant éviter au pays de rester à la traîne des autres nations à l’horizon 2030.
D’où le souci de Jean-Marie Ingele Ifoto d’arriver à organiser au mois de septembre prochain ,un forum d’électricité afin marchander les potentialités électriques du pays.
« Si je réussi à organiser ce forum,je serai l’homme plus heureux », souhaite Ingele Ifoto qui tient par ailleurs, à voir son pays la RDC se déployer pour ne pas rater d’atteindre les objectifs projetés pour l’horizon 2019-2030.
Jean Médard LIWOSO