Les délégués du FCC et du CACH se sont repliés à l’auberge Mbuela Lodge à Kisantu, dans la province du Kongo central, à une centaine de kilomètres de la ville de Kinshasa, pour discuter de la composition de l’équipe gouvernementale.
Après la nomination du Premier ministre en la personne de Sylvestre Ilunga Ilunkamba, le 20 mai dernier, il ne reste plus que la formation du gouvernement de coalition pour permettre à la République de décoller normalement.
Selon certains médias, les deux familles politiques n’arrivent pas à trouver un terrain d’attente sur la composition du nouveau gouvernement. Le FCC, fort de sa majorité dans les deux chambres du parlement, tient à imposer sa marque.
Certaines indiscrétions glanées auprès des délégués qui participent à cette rencontre, font état de la volonté du FCC de se tailler la part du lion.
Les hommes dépêchés à ces discussions par Néhémie Mwilanya, ne voudraient rien lâcher et tiendraient à ce que le partage se fasse au prorata du poids politique des uns et des autres au sein du parlement.
Le FCC exigerait 80 % des postes contre 20% pour le CACH. Au-delà de sa tendance à tout rafler, le FCC réclamerait également les ministères de souveraineté, à savoir la Défense, l’Intérieur, les Affaires étrangères et les Finances.
Selon François Mwamba – un proche du président Félix Antoine Tshisekedi – ces ministères régaliens font partie du domaine réservé du chef de l’État. Ils ne peuvent pas faire l’objet de négociations.
Pour Yves Nsiala, analyste politique, il est claire que dans une telle configuration, le FCC obtiendra plus de ministères que le CACH de Félix Tshisekedi et Vital Kamerhe.
Il estime par ailleurs qu’à cette allure, l’arbitrage du peuple congolais sera déterminant pour remettre les clés de l’énigme à Félix Antoine Tshisekedi. Cependant, la question est de savoir si ce peuple serait prêt à le soutenir dans ce sens!
Qu’en dit alors la loi?
Dans son exposé de motif, la constitution stipule que les affaires étrangères, la défense et la sécurité, autrefois domaines réservés du Chef de l’État, sont devenus des domaines de collaboration.
Et l’article 91 stipule : « la défense, la sécurité et les affaires étrangères sont des domaines de collaboration entre le Président de la République et le Gouvernement ».
Cela revient à dire, souligne Yves Nsiala , que ces ministères ne sont plus la chasse gardée du président de la république dans laquelle celui-ci peut nommer un collaborateur de son choix, sans négociation préalable.
Il convient de dire haut et fort, ajoute -t-il , que les réalités politiques actuelles en République Démocratique du Congo semblent très paradoxales, dans la mesure où la légitimité du pouvoir du nouveau patron de la RDC, serait jusque-là remise en cause par ses opposants et autres personnalités à l’intérieur tout comme à l’extérieur du pays.
D’où , la mainmise sur ces portefeuilles donne les coudées franches au pouvoir de Félix Tshisekedi pour mener sa politique.
Rappelons que tous les différents gouvernements qui s’étaient succédés sous le régime de Kabila avaient lamentablement échoué dans la gestion des finances, de la justice, de la diplomatique et de la sécurité.
Et pour Yves Nsiala, remettre les ministères clés aux auteurs du bilan catastrophique serait engager à dessein le pays dans une voie de sa perte alors que le peuple a tant souffert.
Alors qu’il a fallu plus de 4 mois pour nommer le premier ministre, Yves Nsiala appelle la coalition au pouvoir à éviter les péripéties et tournures inutiles dans la formation du gouvernement et passer à l’essentiel pour l’intérêt général du peuple congolais.
Rédaction