Les violons entre le Front Commun pour le Congo (FCC) et le Cap pour le changement (Cach) ont du mal à s’accorder parfaitement en dépit des apparences .
À peine rentré au pays, Félix Antoine Tshisekedi fait l’objet des critiques à peine voilées ,non pas du camp de Lamuka, mais de celui de son partenaire , le FCC.
En effet, tout le monde ou presque avait pressenti la fissure entre ce binôme de la « majorité » au pouvoir et la voilà arrivée.
Les deux plateformes , mieux leurs ténors se donnent désormais des coups qui laissent transparaître le malaise qui couve ce mariage que d’aucuns redoutent toujours son infécondité.
Alors que les sorties médiatiques du successeur de Joseph Kabila auraient dû – en principe – être portées par la coalition FCC – Cach, la famille politique du président honoraire de la République Démocratique du Congo semble plutôt en désaccord sur certains propos tenus par Félix Antoine Tshisekedi durant son dernier séjour américain.
Dans un communiqué publié ce lundi 8 avril 2019 à Kinshasa, portant la signature des 18 responsables des regroupements membres du FCC – la famille politique de Joseph Kabila désapprouve sans détour – les propos du nouveau président tendant à discréditer l’ancien régime.
D’abord, de manière sommaire et visiblement sur un ton ironique, le Front Commun Congo (FCC), salue la première visite de travail aux États unis d’Amérique du président de la République Félix Antoine Tshisekedi,les perspectives de coopération et de développement entre la RDC et les USA qui découlent, ainsi que l’intérêt partagé des deux pays en vue du renforcement de la paix , de la sécurité et de la stabilité dans la sous-région des grands lacs africains.
Cependant, Le FCC regrette , la teneur de « certains propos militants » ténus par le chef de l’État à l’occasion de cette visite , sollicitant l’appui d’une puissance étrangère pour, selon lui, « déboulonner le système dictatorial »en RDC.
Pour la famille politique de Joseph Kabila, ces affirmations surprenantes de Félix Antoine Tshisekedi, remettent gravement en cause « l’héritage démocratique » ancré en RDC depuis 2006 et qui s’est traduit par la toute première passation pacifique et civilisée du pouvoir à la magistrature suprême jamais intervenue en RDC. Passation dont l’actuel président de la République serait pourtant le bénéficiaire au terme du troisième cycle électoral libre, démocratique ,pluraliste
et apaisé du 30 décembre 2018.
Par l’occasion, tout en rappelant les réformes économiques, menées sous le règne de Joseph Kabila depuis 2001, le FCC déplore plutôt la gestion économico-financière depuis l’avènement de Felix Antoine Tshisekedi Tshilombo au pouvoir.
« (…) Par contre la gestion économico-financière de notre pays , depuis deux mois ,non seulement s’est faite en violation de la constitution ,et au mépris des textes légaux , mais laisse aussi apparaître des tendances réellement préoccupantes qui devraient faire l’objet de corrections idoines et urgentes par le Gouvernement de coalition dont la nomination du premier ministre se fait toujours attendre », lit-on dans ce communiqué de trois pages.
Ainsi, les caciques du FCC, appellent sollennement et publiquement à une attitude constructive et non conflictogène de tous pour qu’ensemble, ils puissent hisser la RDC, à la hauteur des attentes réelles du peuple.
Comme on peut le constater, le mariage FCC-Cach commence à engendrer petit à petit des germes de désaccord sur certaines questions dont la suite risque de réserver de surprise à l’opinion publique congolaise !
À travers la condamnation faisant allusion à la violation de la constitution, le FCC – majoritaire dans toutes les assemblées délibérantes au pays, pourrait- elle brandir cet argument pour mettre en cause la responsabilité du président Félix Antoine Tshisekedi pour haute trahison ? La question reste posée.
Félix Antoine Tshisekedi avait déclaré dernièrement, lors de son séjour de travail aux USA, qu’il était là pour « déboulonner le système dictorial en RDC » du régime sortant.
Jean Médard LIWOSO