On les a vu apporter leur soutien indéfectible au candidat président Emmanuel Ramazani Shadari ce samedi 8 septembre 2018 à Kinshasa ( RDC).
En effet, quelques professeurs des universités congolaises, tous visiblement membres de la majorité au pouvoir disent trouver au dauphin de Joseph Kabila un profil scientifique et académique appréciables parmi tous les candidats en lice pour la prochaine présidentielle en RDC.
Une activité vivement critiquée par d’autres professeurs à l’image de André Mbata.
Dans une réaction publiée dans les réseaux sociaux ce dimanche 9 septembre 2018 et dont une copie est parvenue à politiquerdc.net, le professeur André Mbata, très connu notamment pour ses prises de position contre le régime de Kinshasa, estime que l’activité de ce samedi a été organisée tout simplement par une bande de « menauposes intellectuels » que l’Université occidentale aurait déjà condamnés à la retraite au motif que l’on ne pouvait plus rien tirer d’eux scientifiquement, mais qui ont été curieusement re-employés comme professeurs au Congo.
Ci-dessous l’intégralité de la réaction du professeur André Mbata.
REACTION DU PROF ANDRE MBATA à L’ « Appel des universitaires » pour Shadary!
Triste et scandaleux dans un pays ou, heureusement, le ridicule ne tue pas.
Un manifeste, une déclaration ou un appel des universitaires dignes de ce nom couronne généralement une activité scientifique: un colloque, une conférence, un atelier…comme nous l’avons toujours fait dans le cadre des conférences universitaires initiées par l’IDGPA.
Mais que pouvait-on demander des personnes qui ne sont pas habituées a un tel exercice même si elles trimballent ou exhibent quelques diplômes des universités?
De plus, nous situant dans le cadre de la rationalité scientifique comme producteurs des connaissances et « intellectuels organiques » de notre peuple – et non de la médiocrité – notre objectif à nous a toujours été de magnifier les valeurs qui seules élèvent une Nation. Il n’a jamais été et ne sera jamais celui d’aduler ou d’exprimer un « désir » ou une « passion éternelle pour un homme » comme on l’a vu hier samedi 8 septembre 2018 a Kinshasa. Nous avons assisté a une pièce théâtrale merveilleusement jouée par une coterie des « artisans de l’inanition de la Nation », des « thuriferaires », des « tambourinaires du pouvoir » et des « guignols scientifiques » déguisés en « universitaires » et conduits auprès du candidat du FCC à l’élection présidentielle par une poignée de « menauposes intellectuels » que l’Université occidentale avait déjà condamnés a la retraite au motif que l’on ne pouvait plus rien tirer d’eux scientifiquement, mais qui ont été curieusement « re-employés » comme professeurs au Congo.
Le « péril de la Nation » que nous avons toujours fustigé est passé par l’Université.
Ces « deboussoles » peuvent être au nombre de 1000 ou 100 000 mais qu’ils portent nos toges ou pas et peu importe leur nombre et leur provenance, les « marionnettes d’universitaires » qui se sont exhibées à Kinshasa le samedi 8 septembre 2018 recevront de la Nation le fouet que seul Elie savait administrer aux (faux) prophètes de Baal et qui avait débouché sur leur propre inanition .
Les générations futures raconteront avec le plus grand mépris l’histoire misérable de ces « universitaires ignorants », de cette « déconfiture », de cette « forfaiture » ou de cette « délinquance » intellectuelle, de cette « faillite de la pensée », de cette « trahison des clercs », de ces « intellectuels du gouvernement », de ces « professeurs du Rais » ou de cette « élite décerébrée » qui aura sacrifiée la Nation pour sa passion du pouvoir, de l’or et de l’argent!
Ainsi que l’ecrivait le philosophe Kwesi Prah, les sciences sociales africaines doivent prendre très au sérieux l’étude de la « prostitution intellectuelle » pour comprendre comment certaines personnes qui étaient, que l’on croyait ou que les médias faisaient passer pour des « savants » en sont arrivées à pratiquer une « science du ventre » et sont passées maîtres dans l’art de lécher les bottes des dictateurs, du Leviathan et à présent celles …de son « dauphin »!