Investi président de la République Démocratique du Congo depuis le 24 janvier 2019 , 6 mois après, le président Félix – Antoine Tshisekedi Tshilombo n’a toujours pas mis en place une équipe gouvernementale pouvant matérialiser sa vision de campagne électorale. Et cela, malgré la nomination depuis le 20 mai dernier, du nouveau premier ministre . Une situation paradoxale pour le pays ! Dans une tribune parvenue à politiquerdc.net, Yves Nsiala,analiste politique, revient sur la composition de ce futur gouvernement dont les objectifs risquent de transiger avec les intérêts de la population congolaise.
Ci-dessous l’intégralité de sa chronique.
Quand les ministères servent à récompenser les politiques plutôt qu’à rende service à la population(une chronique de Yves Nsiala, analyste politique)
il y a de cela un mois, que les délégués du FCC et du CACH s’étaient repliés à l’auberge Mbuela Lodge à Kisantu dans la province du Kongo central – loin de brouhaha de Kinshasa – pour discuter autour de la future composition de l’équipe gouvernementale. Après la nomination du Premier ministre en la personne de Sylvestre Ilunga Ilunkamba le 20 mai dernier, il ne reste plus que la formation du gouvernement de coalition pour permettre à la République de mettre toutes les batteries en marche pour enfin se gérer au quotidien.
Au surcroit des fameux tiraillements entre les deux familles politiques sur le partage du gateau – entendez, les postes ministériels – auxquels le FCC, fort de sa majorité dans les deux chambres du parlement, tient à se tailler la part du lion. Le FCC exigerait également 80 % de postes laissant ainsi 20% pour le CACH, mais aussi, les ministères de souveraineté, à savoir la Défense, l’Intérieur, les Affaires étrangères et les Finances.
Cependant, selon les récentes informations, les deux plateformes se sont arrangées à céder les ministères régaliens au nouveau président de la République, pour lui permettre d’imprimer sa nouvelle politique, mais surtout à publier le nouveau gouvernement qui comprendra 65 postes dont 45 ministères et 20 postes de vice-ministres qui interviendra dans peu de jours.
Pour la population ou les politiques?
le président Tshisekedi a tout intérêt de bien travailler pour redorer le blason pour sa crédibilité et sa légitimé, vis-à- vis de cette grande population essoufflée.
D’où, il doit agir avec rationalité pour répondre efficacement et adéquatement à toutes les inquiétudes qui rongent le peuple congolais.
Une équipe gouvernementale éléphantesque de 65 membres met en exergue la mauvaise foi de ces deux familles politiques.
En effet, au lieu de prendre un nouvel élan dans la gérance du pays, la volonté affichée est de continuer à satisfaire les seuls appétits des animateurs de ces ministères pendant que la pauvre population pousse les cris de détresse et de désarroi.
Étant dans un pays qui a des difficultés d’ordre économique et financier évident, cette équipe est budgetivore et s’avère très scandaleuse et alarmante.
Pendant plusieurs exercices budgétaires, le concours de la Cour des Comptes a démontré que l’exécution des budgets, les dépenses de fonctionnement des institutions – particulièrement celles de l’exécutif – dépassaient largement les dépenses d’investissement et social. C’est-à-dire 90 % du budget national couvre les dépenses de fonctionnement des institutions Étatiques plutôt que le social et l’investissement.
Un gouvernement pléthorique de 65 membres et avec un budget qui ne sera pas -à court terme – sensiblement augmenté, le pays continuera à récompenser et satisfaire les seigneurs des politiques plutôt que subvenir aux attentes du petit peuple. Et cette attitude va ruiner toute perspective d’engager le pays dans la voie du développement.
Raison pour laquelle – au lieu de considérer la richesse nationale comme un butin de guerre – le nouveau maitre du Congo est appelé à reduire sensiblement l’effectif de membres qui doivent intégrer le train de vie de l’État. Il faut ramener les choses à leur juste proportion.
Un gouvernement de 38 ou 42 personnes dans le contexte actuel parait plus raisonnable et judicieux.
Le souci de relever le niveau de vie des citoyens doit prendre le dessus sur la volonté de rétribuer les vainqueurs imposteurs dans le for intérieur du président de la République.
Autrement, ce serait vraiment la consécration de l’image du partage du gâteau, comme ce fut le cas pendant le système de 1+4 en république démocratique du Congo.
Rédaction