« Je vous écris en ma qualité d’ancien diplomate américain aux affaires africaines. J’ai suffisamment travaillé durant ma carrière sur la RDC et j’ai pu travailler avec la plupart de leaders politiques congolais dont Monsieur Jean-Pierre Bemba.
Je crois que le procès Bemba a porté sur les crimes commis en RCA et le verdict rendu en son temps me parait également correct. Mais le verdict final qui sera rendu le 08 juin prochain doit être considéré comme étant une fin de la punition lui infligée quant à ce,et qu’il devrait enfin recouvrer sa liberté en vue d’assumer son leadership politique en ce moment où la RDC traverse une crise politique qui ne dit pas son nom » , c’est en tout cas, en ces termes que l’ancien diplomate américain, Herman Cohen écrit à la cour pénale Internationale.
En effet, à travers une correspondance adressée à la CPI le vendredi 25 mai dernier, Herman Cohen estime que le leadership de Jean- Pierre Bemba est indispensable dans cette période de tension et de violence régionale.
« J’ai personnellement suivi les spécificités du cas de ce procès et j’ai noté que M. Bemba est reconnu coupable de négligence pour n’avoir pas pu à temps pris des dispositions en vue de contrôler ses troupes engagées dans le théâtre des opérations en Centrafrique. Ce qui paraît une erreur grave. Mais il n’est pas prouvé au-delà de tout doute raisonnable de sa responsabilité personnelle dans la commission des crimes ou d’avoir eu de contrôle effectif sur les troupes engagées au front.
Je crois sincèrement que le temps passé de sa privation de liberté est suffisant au regard de la faute de négligence » , fait remarquer cet ancien diplomate américain dans sa lettre de deux pages écrite en anglais.
Et de poursuivre, le gouvernement de Kinshasa s’est lancé dans une dynamique contre productive pour la démocratie par des comportements de dictature atroce et farouche. Le leadership de Bemba se veut indispensable pour contrecarrer ce pouvoir.
Car, pour H. Cohen Jean-Pierre Bemba incarne le leadership de la partie Nord Ouest du pays. Voilà pourquoi, il espère que la cour devrait se pencher sur le cas d’atrocités , notamment avec la mort dans des circonstances exceptionnelles de deux experts onusiens au kasai.
La RDC est en pleine crise pré-électorale en termes de violation de la constitution, révèle-t-il sans mancher les mots.
D’où pour H. Cohen, la présence de Jean-Pierre Bemba au pays, reconnu comme leader politique du Nord Ouest de la RDC à travers son parti le MLC , va contribuer à conforter un leadership fort capable de stopper net les velléités du gouvernement congolais à des manœuvres frauduleuses aux élections.
H. Cohen invite plutôt les juges de la cour à considérer ses arguments précédemment évoqués et que M. Bemba a suffisamment purgé sa peine pour bénéficier enfin d’un acquittement.
La lettre de Herman Cohen s’affiche ici comme un soutien de taille parmi tant d’autres , notamment des anonymes qui croient que la chambre d’appel de la CPI pourra notamment au regard de l’évolution de la situation politique actuelle en RDC, libérer l’ancien vice-président de la République Démocratique du Congo, le sénateur Jean-Pierre Bemba réclamé par des millions de congolais, afin de revenir vite dans son pays afin participer au combat pour l’Alternance politique très attendue à l’issue des élections prévues le 23 décembre prochain.
Michel Koyakpa/Jean Médard LIWOSO