Près de deux mois après son investiture à la présidence de la République, la victoire électorale de Félix Tshisekedi Tshilombo continue à susciter de vagues de critiques et des interrogations, aussi bien dans la classe politique que sociale de la RDC.
En effet, salué timidement par la communauté internationale, le score électoral de Félix Tshisekedi est difficilement avalisé par les évêques catholiques, particulièrement ceux de la province ecclésiastique de Kisangani qui reprend toutes les provinces administratives issues du déménagement de l’ancienne province orientale (Tshopo,Ituri, Haut et Bas-Uele).
Dans leur rapport d’évaluation de la situation politique rendu public ce mercredi 20 mars 2019, les prélats de ladite province ecclésiastique notent une profonde « frustration » de la population, à la suite des invraisemblables résultats des scrutins du 30 décembre dernier.
Publié ce jour à l’issue d’une rencontre qui s’est tenue du 5 au 7 mars courant, sous l’égide de Mgr Marcel Utembi Tapa – archevêque de Kisangani – ce rapport fait mention des résultats « biaisés » aux dernières élections.
Les prélats catholiques de la province ecclésiastique de Kisangani précisent que ce scrutin n’a pas été à la hauteur des attentes du peuple congolais, à qui on a promis un scrutin respectueux de l’expression populaire.
Ils fustigent également les actes de corruption ayant émaillé les élections sénatoriales et le marchandage préparatoire aux élections des gouverneurs, prévues le 27 mars prochain.
« (…), de même, on assiste , aujourd’hui , à une autre tricherie , celle qui consiste à monnayer l’accès au gouvernorat et au sénat. Cette vaste campagne de corruption est une force de destruction massive pour tout le tissu national », révèle -t-on dans le rapport.
Et de s’interroger, que pourra -t- on attendre de bien de la part des responsables politiques , qui, sans honte, auront acheté les voix de leurs électeurs ?
La conférence épiscopale nationale (CENCO) qui avait déployé 40 mille observateurs électoraux à travers le pays pendant les dernières élections, avait souligné que les résultats publiés par la CENI et confirmés par la cour constitutionnelle n’étaient pas « conformes à la vérité des urnes ». Pour la Cenco c’est Martin Fayulu qui était vainqueur de la présidentielle du 30 décembre dernier, avec plus de 60% des suffrages.
L’association des évêques de la province ecclésiastique de Kisangani déclare se joindre à la Cenco pour l’accompagnement du processus électoral en cours et affirme en même temps sa détermination à dénoncer toute forme de corruption et de fraude dans le chef des acteurs politiques à tous les niveaux.
Jerry Lombo (correspondant/Kisangani)