« Après la pluie, c’est le beau temps », dit-on. Ce dicton a ses limites et il peine à s’appliquer à Kinshasa où, à chaque pluie, on enregistre des inondations de certains quartiers et artères. Et c’est un phénomène qui perdure depuis des années. C’est justement ce qui s’est passé après la pluie diluvienne qui s’est abattue dans cette mégapole, le jeudi 30 septembre 2021.
Non seulement des habitations et des quartiers entiers étaient sous les eaux, mais les principales artères et routes étaient envahies par les eaux de pluie, lesquelles n’ont trouvé d’exutoires qu’en se déversant sur la chaussée. Quant aux routes secondaires, elles sont pratiquement hors d’usage.
Au nombre de tronçons inondés, on peut épingler notamment le Boulevard Triomphal, dans sa partie comprise entre le Palais du peuple et le Stade des Martyrs, transformé en véritable fleuve artificiel. Les usagers ont eu toutes les peines du monde à circuler. Une situation identique est observée au boulevard du 30 juin, pareille au Rond point Huilleries et partout ailleurs. Des morts et des disparus ainsi que d’importants dégâts matériels sont régulièrement enregistrés chaque fois qu’une grosse précipitation s’abat sur la capitale de la RDC.
De l’avis des spécialistes, ces inondations récurrentes dans la ville-province de Kinshasa sont entre autres dues :
- A la déficience du système d’égouts et d’évacuation des eaux de pluie et autres ;
- A la quasi-absence du système de drainage des eaux dans certains quartiers de Kinshasa lotis sans aucun respect des normes urbanistiques ;
- A l’obstruction et au bouchage des rivières, caniveaux, égouts et autres canalisations transformés en décharges et dépotoirs d’immondices par la population kinoise ;
- Au manque de curage des rivières et des ouvrages de drainage des eaux ;
- Aux constructions anarchiques le long des cours d’eaux et même sur les canalisations des eaux, comme au pont Caby, aux environs du stade des martyrs.
Pour faire face à ces inondations répétitives, causées par les pluies, les experts recommandent notamment aux autorités de la ville de Kinshasa de réhabiliter le système de drainage des eaux, d’assurer l’éducation écologique de la population appelée à ne plus jeter les déchets domestiques dans les caniveaux, de doter l’Office des Voiries et Drainage (OVD) des moyens conséquents pour procéder au curage systematique des cours d’eaux et d’ouvrages de drainage des eaux.
Et si rien n’est fait, la même situation va continuer à se répéter, au grand dam des habitants de la capitale congolaise.
JR.Mokolo