Bien malin qui lèvera avant l’heure le coin du voile de la position définitive du président de Ensemble.
Sa dernière décision est attendue depuis les consultations qu’il a entamées avec sa famille politique tant à Kinshasa qu’à Lubumbashi. Moïse Katumbi Chapwe est à la croisée des chemins après sa déclaration contre la nouvelle mise en place de la CENI. Membre de la coalition au pouvoir – l’Union Sacrée – Ensemble pour la République de Moïse Katumbi est insatisfait du déficit de consensus dans le processus de la désignation de l’actuel président de la CENI.
Moïse Katumbi avait entamé, suite à cette absence de consensus et aux différents avis subséquents dans sa famille politique, des consultations politiques à Kinshasa et promis un communiqué final au terme de la réflexion à Lubumbashi.
Depuis plus d’une semaine, le Communiqué de Ensemble pour la République se fait attendre, tenant l’opinion publique en suspens.
L’hétérogénéité de Ensemble pour la République, faiblesse de Moïse Katumbi?
S’il est admis que l’union fait la force, le plus souvent en politique et surtout en République Démocratique du Congo, l’union entre personnalités politiques ou partis politiques sans base idéologique commune constitue une faiblesse. C’est plus un mariage de raison – et donc éphémère – que celui d’amour. Les alliances se défont aussi vite qu’elles se font et ce, au gré des intérêts personnels changeants.
Ensemble pour la République de l’homme de Kashobwe reste un regroupement politique hétéroclite et fragile malgré sa flatteuse marge de 70 élus nationaux, issus de ses différentes composantes.
Dans le gouvernement formé par l’Union Sacrée, la mouvance présidentielle actuelle, Moïse Katumbi et son groupe comptent 5 ministres. D’après certaines langues , 4 des 5 cinq ministres refuseraient de démissionner si Moïse Katumbi devait opérer le choix de la rupture avec Félix Antoine Tshisekedi. Pire, une quarantaine de députés sur 70 opterait de demeurer dans l’Union Sacrée.
Tout compte fait, l’homme de Kashobwe a beaucoup à perdre en quittant l’Union Sacrée. Si Jean-Pierre Bemba Gombo et Moïse Katumbi ont donné de bonne foi tout le crédit à Félix Antoine Tshisekedi pour constituer l’Union Sacrée, c’était sans savoir qu’une menace de débauchage du sociétaire UDPS pesait sur eux. Le défunt Représentent du Chef de l’Etat, Kitenge Yezu, l’a déclaré un soir, nous renseigne une source bien introduite : « si Bemba et Katumbi blaguent, s’ils refusent de soutenir l’Union Sacrée, ils perdront des députés… »
Moïse Katumbi demeure donc très fragile malgré les 70 députés qui composent son regroupement politique.
Quelle issue prendra le président de Ensemble quand certains de ses ténors à l’instar des députés Delly Sessanga et Mike Mukebayi ont déclaré leur divorce de l’Union Sacrée ? Félix Antoine Tshisekedi réussira-t-il à faire couler le bateau Ensemble pour la République grâce au dilemme qui s’impose à Moïse Katumbi ?
Face aux prochaines échéances électorales, le maître à penser autour de l’actuel Président de la République miserait-il sur la candidature unique de Fatshi aux élections pour s’assurer un deuxième mandat ?
Alain St. Bwembia