Il s’est ouvert, depuis ce Lundi 15 novembre à Kinshasa, à l’hôtel Béatrice, un cadre de dialogue et de concertation entre le Sénat et les Assemblées Provinciales de la République Démocratique du Congo. Cette initiative de la chambre haute du parlement congolais est appuyée par l’agence onusienne, le PNUD; avec des experts issus de plusieurs horizons.
L’ouverture de cette grande messe, qui se veut un cadre d’interactions pour renforcer la gouvernance des provinces en vue du développement local, a été lancée par le président du Sénat, le sénateur Modeste Bahati Lukwebo.
« Cette rencontre se veut le lancement d’un processus de dialogue construit et confiant entre le Sénat et les Assemblées Provinciales, dans la perspective de la mise en place d’un rituel annuel ou biannuel de Congrès Sénat-Assemblées Provinciales.
Le lancement ce jour de cette première et historique rencontre met une nouvelle fois en évidence la responsabilité constitutionnelle particulière du Sénat à l’égard de l’ensemble des Provinces de notre pays », a souligné le président du sénat.
Les sénateurs étant émanation des assemblées provinciales, ceci créé une responsabilité politique et juridique particulière entre eux et les provinces de la République Démocratique du Congo. Une responsabilité que le président du Sénat a qualifié de « bouclier de l’équilibre territorial » dans son discours.
Ainsi, ce cadre de dialogue et de concertation entre le Sénat et les Assemblées Provinciales sera considéré comme une messe pour le Sénat de renouveler son engagement envers les provinces.
« Cette rencontre est aussi faite pour que le Sénat renouvelle son engagement à demeurer, grâce à la connaissance des provinces par les Sénateurs, le bouclier de l’équilibre territorial de notre pays et le principal artisan de la restauration de la confiance entre le parlement, le pouvoir central, les Provinces, les Entités Territoriales Décentralisées et, bien sûr, les citoyens.
Ce rôle de bouclier de l’équilibre territorial de la République, nous l’exercerons désormais avec un devoir renouvelé de vigilance, que ce soit lors de l’examen des textes législatifs que par le biais de nos pouvoirs d’évaluation et de contrôle », a poursuivi Modeste Bahati.
Au regard des relations financières difficiles entre le pouvoir central et les exécutifs provinciaux, le numéro 1 de la chambre haute du parlement a exprimé le désir de voir le Sénat saisi d’un projet ou d’une proposition de loi ayant pour objectif l’opérationnalisation de la caisse nationale de péréquation.
« Un constat d’évidence s’impose à nous tous : les relations financières entre le pouvoir central et les pouvoirs locaux ont besoin d’être repensées, clarifiées et rendues plus transparentes.
Ainsi, je formule le désir que le Sénat soit saisi d’un projet ou d’une proposition de loi de programmation des finances publiques locales, qui rendraient finalement fonctionnels les articles 181 et 175 alinéa 2 de la Constitution, ayant respectivement trait à l’opérationnalisation de la Caisse nationale de péréquation et à la part des recettes à caractère national allouées aux provinces, établie à 40% et retenue à la source », a ajouté le président du sénat. Les finances publiques des provinces, une question épineuse, frein au développement et à l’essor économique des provinces de la République Démocratique du Congo.
À travers ces assises, le Sénat de la RDC demeure donc très attaché à une décentralisation plus franche et plus volontariste, et souhaite un développement intégral de la RDC à partir de la base.
Débitées ce lundi 15 Novembre, ces assises prendront fin le 18 novembre prochain. À l’instar de la conférence des gouverneurs qui réunit chaque année en décembre les exécutifs provinciaux (gouverneurs) et l’exécutif national (Président – Premier Ministre), les élus des élus (Sénateurs) se réuniront désormais et de façon régulière avec les présidents des Assemblées Provinciales dans ce cadre de dialogue et de concertation pour booster la gouvernance et le développement des provinces et des ETD de la RDC.
Alain St. Bwembia