« Nous irons aux élections le 23 décembre 2018 avec la machine voter ». Ce discours cher au président de la CENI semble devenir plus qu’un slogan ces derniers temps en RDC.
CorneilleNaanga l’a encore rappelé ce lundi à l’occasion de son séjour dans la partie Est du pays. Le président de la République, Joseph Kabila l’aurait également rappelé à ses lieutenants pendant le weekend.
Mais simplement voilà alors que la CENI,Commission électorale nationale indépendante vient à peine de lancer la campagne de sensilibisation de la population sur l’usage de cette machine pendant les élections prochaines à travers des démonstrations de fonctionnement de cette technologie de Miru System qu’elle voudrait imposer aux électeurs congolais , ces machines viennent de démontrer leur limite à l’occasion du premier teste d’utilisation lors des élections qui eu ont eu lieu la semaine dernière en Irak.
Selon la Libre Afrique qui se référer à la presse irakienne, des centaines de personnes n’ont pu voter en raison de pannes de ces machines.
À l’en croire, la presse de Baghdad et l’agence de presse turque Anadolu aurait révélé que des centaines de membres des forces de sécurité, qui votaient avant les autres citoyens, n’ont pu voter jeudi dernier, notamment dans la province Saladin où au moins 450 électeurs ont été empêchés de voter, et dans la ville de Samarra une centaine d’électeurs seraient également empêchés de voter,selon un lieutenant de police cité par Anadolu et relayé par ce media.
Et de poursuivre, ce dernier aurait attribué le problème au mauvais fonctionnement de machines à voter, ainsi qu’à des problèmes de noms d’électeurs manquant sur les listes.
Un capitaine de police de la province de Ninive aurait indiqué à la presse qu’un certain nombre de machines à voter étaient tombées en panne en raison d’une alimentation intermittente en courant électrique.
Et selon Didier Nkingu, juriste belge spécialiste des élections congolaises interrogé par la Libre Afrique, les machines à voter utilisées en Irak sont bel et bien celles du fabricant sud-coréen Miru System, que la Commission électorale nationale indépendante tient à imposer pour les élections du 23 décembre prochain, malgré une avalanche d’avis contraire.
Pour M. Nkingu cité par notre consœur belge, le contrat signé par Miru System avec l’Irak prévoyait pourtant la fourniture de 40 experts pour intervenir en cas de problème . Ce qui n’est pas prévu dans le contrat entre Miru et la CENI . Or le Congo est, comme l’Irak , voire plus encore tributaire de fournitures de courant électrique déficientes, conclu ce media.
D’après plusieurs observateurs, l’usage de la machine à voter dans le contexte congolais caractérisé, notamment par l’enclavement de plusieurs zones qui sont dépourvues des réseaux de communication, de l’électricité, l’analphabetisme de la population, surtout dans les milieux ruraux ; des conditions qui pourront pas faciliter les contacts rapides et directs avec les quelques experts techniciens qui seront déployés par la CENI dans quelques Grands centres de vote, n’augure pas du tout une issue heureuse du processus électoral en RDC.
Malheureusement , malgré les vagues des critiques enregistrées jusqu’à ce jour,la CENI ne semble pas du tout lâcher prise.
Rappelons qu’en pleine séance de démonstration devant les députés nationaux réunis dans la salle des banquets du palais du peuple ,la machine à voter de la CENI était bloquée pendant près de 1 heure du temps au mois de décembre de l’année dernière. Les experts présents étaient dans l’impossibilité de résoudre le problème. D’ailleurs ce jour là, beaucoup de députés membres de la majorité avaient rejoint leurs collègues de l’opposition pour rejeter catégoriquement ces machines à voter en séance publique de L’Assemblée nationale le 15 décembre 2017.
Comme cela ne suffisait pas, il y a plus de deux mois passés,la même machine était incapable d’imprimer la photo du candidat député provincial, dans une autre séance d’expérimentation à l’occasion de la visite de la délégation du MLC conduite par sa secrétaire générale, Eve Bazaiba au siège de la centrale électorale situé dans la commune de la Gombe. Cette fois là en présence de tous les membres du bureau de cette institution d’appui à la démocratie.
Ces failles souvent minimisées par la CENI illustrent pourtant, aux yeux des observateurs, le danger qu’il y a d’utiliser ces machines pour les élections qui doivent inaugurer la première alternance démocratique encore hypothétique en République Démocratique du Congo.
Kapinga Kabuya