Qu’est-ce qui se passe exactement au sein des laboratoires politiques de la coalition FCC-CACH?
La question trouve bien son fondement au regard des initiatives qui sont en train d’être prises de part et d’autre.
Il faut dire que contrairement aux us et coutumes parlementaires, les députés n’ont jamais été convoqués en session extraordinaire avec l’ordre du jour portant sur l’investiture du gouvernement sans que celui – ci ait été préalablement rendu public par le président de la République. La chambre basse du parlement congolais vient donc de déroger à la règle. Une de plus!
Dominée par les partisans de Joseph Kabila, l’Assemblée nationale vient donc d’être convoquée en session extraordinaire du 19 août au 7 septembre 2019.
D’après la décision signée ce jeudi 15 août par Jeannine Mabunda – la présidente de l’Assemblée nationale – les députés sont appelés à écourter leurs vacances parlementaires afin de débattre du programme et d’investiture du gouvernement Sylvestre Ilunga Ilunkamba.
Il sera également question à travers cette session extraordinaire de procéder à la validation des mandats des députés nationaux, en remplacement de ceux invalidés par la cour constitutionnelle .
Le plus curieux dans cette initiative est que la session extraordinaire devra se clôturer à 8 jours de l’ouverture de la session ordinaire de septembre 2019, prévue le 15 du même mois. La question que l’on peut logiquement se poser est celle de savoir pourquoi le bureau de l’Assemblée nationale ne pouvait- il pas attendre que soit prise l’ordonnance présidentielle avant que cette question soit inscrite à l’ordre du jour de la session annoncée ?
Tout aussi pertinente, est la question de savoir pourquoi ne pas attendre seulement la session ordinaire pour investir le gouvernement lors qu’on sait bien que la convocation d’une session extraordinaire ou ordinaire appelle à des dépenses de millions de dollars du trésor public?
– Qu’est-ce qui peut justifier une telle démarche ?
Au tant de questions qui traversent l’esprit de tout observateur neutre et avisé.
Il reste que pour certains analystes, la démarche du bureau de l’Assemblée nationale frise d’une certaine démarche politicienne tendant à forcer la main au président de la République – Félix-Antoine Tshisekedi – accusé d’appuyer sur la pédale de frein de la machine de la mise en place de l’équipe gouvernementale.
Il sied de préciser que la décision convoquant la chambre basse du parlement en session extraordinaire intervient au moment où les complications voient le jour à propos de quelques noms proposés – dans la perspective d’occuper des postes ministériels – par les partis politiques membres du FCC.
En effet, comme annoncé lors de la dernière livraison de politiquerdc.net (ndlr : RDC : sortie du gouvernement incertaine en août ?), les sources bien branchées ont reconfirmé à votre média en ligne qu’en dépit de rumeurs circulant sur les réseaux sociaux et dans certains médias, la première mouture du gouvernement Sylvestre Ilunga Ilunkamba n’est pas parvenue sur la table du président de la République.
Tout indique que le premier ministre soit encore buté à un problème de toilettage au niveau de sa famille politique. Certains noms uniques proposés , au lieu de trois souhaités par portefeuille , au quota de la coalition de Joseph Kabila – le président de la République honoraire – ne semblent pas avoir l’assentiment du prochain locataire de la primature.
En réalité, ce sont des personnalités qui, au – delà d’être vomies par l’opinion publique, sont du genre à désobéir à la ligne de conduite du chef du gouvernement et celle du président de la République.
A en croire une source interrogée par votre média sous le couvert de l’anonymat, c’est principalement dans l’hypothèse de revoir préalablement certains détails avec l’autorité morale du FCC que le premier ministre aurait gelé la liste avant la présentation de celle-ci au Chef de l’Etat.
Et d’ajouter » Si tout était entrepris dans les règles de l’art, cette procédure de filtrage des membres du prochain gouvernement devrait prendre encore quelques jours , car il faudrait aussi accorder un temps raisonnable au chef de l’Etat pour son appréciation ».
La situation politique est loin de rassurer le peuple congolais qui se voit sacrifié au détriment des intérêts égoïstes des politiciens !
Ainsi, convoquée en session extraordinaire avant l’ordonnance présidentielle, l’Assemblée nationale pourra-t-elle précipiter les choses ?
Dossier à suivre !
Rédaction