La crise humanitaire dans quelques provinces de la RDC préoccupe au plus haut niveau le premier honoraire Samy Badibanga Ntita.
Après avoir sillonné dans certains milieux Européens et Américains pour mobiliser les donneurs afin d’apporter des moyens en faveur des victimes de quelques cas d’insécurité, notamment dans les provinces du Kasai , le Sud et du Nord-Kivu, ainsi que dans le Tanganyika, et alors que l’on va sûrement vers la réussite de ce projet, le premier ministre honoraire déclare avoir appris avec surprise et consternation la décision du gouvernement déclinant sa participation à la conférence des donateurs qui se tiendra à Genève en Suisse, le 13 avril 2018 en vue de mobiliser les fonds nécessaires pour venir en aide aux 13 millions de congolais qui se trouvent en situation d’urgence humanitaire, dont 4,5 millions de personnes déplacées au Grand Kasaï, au Nord et au Sud Kivu, au Maniema et au Tanganyika.
Dans une déclaration rendue publique dimanche 25 mars 2018 et dont une copie est parvenue à politiquerdc.net ce lundi 26 mars , Samy Badibanga souligne que cette aide humanitaire pourrait également être bénéfique aux dizaines des milliers d’autres personnes victimes des récents développements alarmants en Ituri poussées sur le chemin d’exil en Ouganda.
Pour Samy Badibanga, cette situation d’extrême gravité place des millions de ses compatriotes congolais dans le dénuement le plus total : sans alimentation, sans abri, sans sécurité, ni écoles, ni centre de santé, les obligeant à fuir ou à vivre encore dans les zones de violences ou de crises humanitaires.
L’élu de Kinshasa dit constater avec regret que dans ce contexte, les autorités congolaises puissent privilégier des questions de forme au lieu de celles de fond, et souhaitent entretenir des indicateurs dans le but pense t-il , d’amoindrir la gravité de la situation avant d’envisager leur participation à cette Conférence internationale des donateurs.
Et, donc pour lui , Il s’agit d’une attitude pour le moins irresponsable au regard de l’intensité d’une situation qui interpelle toutes les bonnes consciences.
Et de rappeler, ce projet de conférence internationale des donateurs dont il avait initié avec les églises Catholique et Protestante dans le cadre de la fondation « Espoir » , a pour but de mobiliser les 1,68 milliards de dollars nécessaires au Plan de Réponse Humanitaire des Nations Unies pour le Congo.
« On ne peut pas laisser autant de personnes dans le besoin d’urgence extrême et risquer la mort juste pour sauvegarder son image de marque » , a-t-il déploré.
Compte tenu de ce qui précède, Samy Badibanga appelle plutôt les Nations Unies, l’Union Européenne et l’ensemble de la communauté internationale à accélérer la mobilisation de l’aide humanitaire que les autorités publiques congolaises ne sont, du reste, pas en mesure d’apporter.
Occasion également pour l’ancien locataire de la primature de rappeler la confiance que le peuple congolais place dans les Nations Unies pour mener à bien cette mission qui a pour seul objectif d’apporter le secours urgent et nécessaire aux 13 millions de congolais en besoin d’aide humanitaire d’urgence.
Par ailleurs, ce notable du Grand Kasai en appelle au gouvernement congolais de faire preuve d’un sursaut d’orgueil afin, d’une part, de reprendre sa place à la conférence des donateurs prévue à Genève et, d’autre, à honorer l’impératif du respect des droits humains prévus par la Déclaration Universelle des Droits de l’Homme de 1948, et en particulier le droit fondamental à la sécurité et à l’intégrité physique, conclu le prédécesseur de Bruno Tshibala.
Dans un communiqué signé ce lundi 26 mars 2018 par José Malika Sumanda, premier ministre intérimaire, le Gouvernement de la République Démocratique du Congo qui semble alléger sa position initiale,conditionne sa participation à cette conférence des donateurs, notamment sur l’harmonisation préalable sur les indicateurs de la situation humanitaire actuelle en République Démocratique du Congo .
Jean Médard LIWOSO