Aucun processus électoral congolais n’a autant soulevé la controverse et nécessité autant de rencontres que celui devant conduire le peuple aux urnes le 23 décembre 2018.
Au fur et à mesure que l’on se rapproche de l’échéance de décembre, la question de la machine à voter qui divise l’opinion est au cœur des discussions.
C’est le cas aujourd’hui, jeudi 8 novembre, lors de la réunion qui s’est tenue à l’initiative des ambassadeurs de l’UE – dans les bâtiments abritant la Représentation de l’Union Européenne – en vue de suivre les explications techniques de Shekomba, l’un des candidats président, en rapport avec la machine à voter. Informaticien de formation, Shekomba affirme, à l’issue d’une démonstration convaincante que le logiciel intégré dans cette machine serait conçu pour favoriser la victoire électorale du camp présidentiel, à tous les niveaux.
En effet, dans une vidéo diffusée dans les réseaux sociaux, ce féru d’informatique a techniquement démontré que l’usage de la machine à voter est de nature à fausser le choix de l’électorat. D’où, il fallait qu’il vienne appuyer matériellement son propos à l’aide du dispositif électronique remis en cause devant le parterre des diplomates européens et les candidats en lice, ainsi que d’autres leaders de l’opposition.
« Nous avons été invités pour prouver comment la CENI s’emploie à torpiller les résultats électoraux par l’usage de la machine à voter qui se révèle – plus que jamais – douteuse et illégale. Elle contient les germes de contestations et toutes les conséquences imaginables. La démonstration a été convaincante pour l’ensemble de l’assistance, hormis le pavé jeté dans la marre par l’ambassadeur de la Grande Bretagne . Celui-ci a rendu, sans explications, et dans un langage contraire à la réalité politique sur terrain, l’opposition responsable du climat d’intoxication au sein de la population concernant la MAV. Le plus surprenant, c’est qu’il est allé jusqu’à menacer indistinctement et gravement les acteurs de l’opposition et ceux du pouvoir potentiellement responsables du blocage des élections du 23 décembre. C’est un discours en rupture avec toute logique rationnelle au point qu’il a choqué la délégation de l’opposition dans la salle (…) « , s’est confié l’un des prétendants au fauteuil présidentiel à votre média en ligne. Indignation confirmée également par les autres membres de l’opposition présents à cette séance de travail.
En dépit de l’escalade verbale entre les opposants congolais et John Murton, ambassadeur britannique en RDC, plus d’une source ont rapporté que dans leur ensemble, les ambassadeurs ont promis, ainsi qu’ils savent habituellement le faire, de s’impliquer davantage en vue de concilier les vues entre le pouvoir et l’opposition, dans la perspective de dégager un concenssus nécessaire à la tenue des élections paisibles.
La machine à voter ne soulève pas uniquement la question de son utilité – aujourd’hui plus que douteuse -, elle convoque également celle de sa base légale, du moins aux scrutins du 23 décembre 2018. C’est une pierre glissée à l’engrenage du processus électoral de la RDC.
Rédaction