La devise qui figure dans les armoiries d’un pays avec lequel nous partageons une très longue histoire commune est l’union fait la force ( Belgique).
À la veille de l’amorce du dernier virage qui va mener la RDC vers les élections tant attendues par le peuple congolais, la question que l’on serait en droit de se poser est celle de savoir à quand « l’unité » de l’opposition Congolaise.
En effet, alors que le camp du pouvoir en place est en train de peaufiner ses stratégies en vue de remporter tous les scrutins à travers sa méga plateforme électorale, le Front Commun pour le Congo, FCC en sigle, dont le processus d’adhésion à la charte constitutive est actuellement en cours, du côté de l’opposition, on n’observe aucune initiative crédible susceptible de contrer les velléités de tout rafler affichées par le FCC.
À près de 5 mois des échéances électorales qui représentent pour la population congolaise, un moment historique de son histoire de s’approprier les leviers de son impérium, c’est à une cacophonie qu’on est convié avec son lot quotidien des discours et des déclarations parfois contradictoires, avec le risque d’annihiler tous les espoirs que le peuple a placés dans cette opposition, pour une alternance démocratique à la tête des institutions, après 21 ans d’une gestion calamiteuse et chaotique du régime AFDL- PPRD.
Par quel miracle cette opposition compte-t-elle remporter les élections, si elle n’a pas encore compris la nécessité absolue d’assurer une totale cohésion de toutes ses composantes?
Comment peut-elle rester sourde à cet élan de solidarité et de patriotisme manifesté par la population à l’égard de ses acteurs majeurs et à sa volonté de la voir unie?
Ces questions restent posées.
L’on se souviendra à cet effet, que le Président du MLC Jean-Pierre Bemba avait invité de tous ses voeux , depuis La Haye où il était encore détenu, à l’unité de toutes les forces sociales et politiques de l’opposition, en vue de capitaliser sa force sociologique pour une victoire certaine aux prochaines élections. Cet appel à l’unité a été relayé aussi par plus d’un opposant, mais depuis sans aucune suite palpable.
Expériences du passé
L’histoire des élections en RDC comme partout à travers le monde relève principalement des stratégies efficaces qui sont planifiées. Car, il ne suffit pas seulement d’avoir le sentiment d’être aimé par le peuple pour prétendre à une victoire certaine aux élections.
Tout comme, il ne suffit pas de remplir le stade des Martyrs ou le terrain municipal de Sainte Thérèse à Ndjili pour se prévaloir d’une popularité électorale.
Il faut donc, pour garantir une victoire aux élections, la mise en oeuvre de plusieurs facteurs dont l’harmonisation sera essentielle dans tout le processus.
Ces facteurs sont notamment liés à la dimension géographique, sociale et ethnique, politique ( projet de société) etc.
Il faut noter que l’expérience récente de la RD Congo, à cause de sa mosaïque ethno-tribale, nous rappelle qu’il est pratiquement difficile à un seul parti politique de remporter les élections.
Seule l’unité de l’opposition pourrait constituer pour les forces dites de changement, d’envisager les parades pour combattre toute entrave structurelle dans le processus électoral.
Il faudrait ici souligner, pendant que l’opposition se complaît dans son amnésie légendaire, le camp de Kabila continue de poser, l’un après l’autre, les jalons pour une victoire totale, et cela quel qu’en soit le prix.
Quid du FCC
Visiblement déterminé à conserver le pouvoir, le FCC , conscient de sa capacité financière et des ressources humaines à sa disposition dont il pourrait jouir au sein de la population, semble ne soucier de rien au stade actuel, mais son impact dans le subconscient du citoyen peut en faire le seul regroupement capable de surprendre, s’il faut s’en tenir à la mobilisation des membres du gouvernement, les parlementaires et autres acteurs politiques et sociaux qui sont actuellement engagés à soutenir le seul candidat que le FCC désignera alors qu’au niveau de l’opposition, une vague de candidatures sont annoncées pour un scrutin à un seul tour. Comme pour dire que Joseph Kabila ne badine pas.
Et, l’enjeu risquerait de constituer un piège pour l’opposition qui voudrait, au regard de cette cacophonie décriée par l’opinion publique, concourir en ordre dispersé.
Jean Médard LIWOSO