La coalition FCC-CACH ressemble davantage à un mariage de raison – mieux, celui d’intérêts – qu’une union d’amour, en dépit des déclarations lénifiantes.
Dans la courte histoire du pays, c’est la première fois qu’une majorité déclarée peine à mettre sur pied une équipe gouvernementale. Chaque partenaire veut obtenir le morceau bien charnu et le plus gros, au détriment de l’autre. Pendant ce temps, les deux camps se renvoient réciproquement plein des signaux de désamour.
À titre illustratif, les deux ordonnances présidentielles portant nomination dans les entreprises Gecamines et SNCC ont été bloquées par la ministre démissionnaire du portefeuille,Wivine Munga, membre du FCC. C’est du jamais vu ou entendu !
Ce n’est pas tout. Pas plus que le mois dernier, les militants de l’UDPS ont effectué une descente punitive au parlement, jusqu’à toucher à l’intégrité physique de certains élus, parce qu’un député FCC avait osé insinué que le président aurait signé les ordonnances susvisées dans un état d’inconscience.
La semaine dernière, un spectacle désolant offert par ces deux alliés – par leurs militants enragés interposés – exigeant la dissolution conjugale sans délai, a exposé l’étendue de la fracture au sein de la coalition.
Et pendant que leurs bases s’invectivaient et réclamaient réciproquement la fin du mariage politique entre Joseph Kabila et Félix Antoine Tshisekedi Tshilombo, les deux hommes donnaient une toute autre impression. Ils sabraient le champagne et partageaient le repas.
Dans une vidéo publiée dans les réseaux sociaux, Joseph Kabila et Félix-Antoine Tshisekedi Tshilombo ont échangé dans la soirée de lundi, dans un cercle restreint à Kinshasa.
Les deux personnalités ont voulu – d’après nos sources – réaffirmer leur volonté de poursuivre leur engagement politique à œuvrer ensemble dans le cadre de l’accord FCC-Cach.
La fuite des images sur les réseaux sociaux a été entreprise à dessein dans le but d’offrir une image rassurante à la nation.
Personne n’est assez dupe pour croire que la violence verbale observée dans les deux camps serait initiée par de simples militants. L’absence totale de condamnation dans les deux camps en dit long. Bien plus, pour calmer les ardeurs et les écarts des langages observés durant ces dernières semaines, chaque camp avait la latitude de tenir en laisse ses chiens ou les rappeler à l’ordre. Rien de tout ça n’a été fait.
Au regard des actes considérés ci-haut, il y a lieu de croire que chaque partenaire de la coalition a voulu montrer ses biceps à l’autre, qu’il a ses irréductibles Talibans. Ce qui ressemble à un accouplement de porcs-épis.
Dans cette hypothèse, la part de l’hypocrisie et des intérêts personnels est plus importante que celle de la volonté de sortir le pays de la crise. Et certains analystes, à l’image de Me Jean K. minga – consultant de politiquerdc.net – parient sur une rupture brutale et à brève échéance du couple FCC-CACH.
Il s’agit ici d’une énième réunion entre Joseph Kabila et Félix-Antoine Tshisekedi Tshilombo.
Rédaction