La problématique de la nouvelle loi électorale votée à l’assemblée nationale continue de susciter des réactions et analyses au sein de la classe politique congolaise. Dans une analyse parvenue à politiquerdc.net, monsieur Yves Kitumba , économiste de formation et cadre du mlc soutient que les différentes innovations apportées dans cette loi ne sont qu’une dose salée de la corruption qui serait orchestrée par le PPRD -MP pour maintenir Joseph Kabila au pouvoir.
Ci-dessous l’intégralité de son analyse.
Nous allons réfléchir ;
LOI ELECTORALE : La MP et le PPRD vers un rêve utopique du model parlementaire camerounais pour maintenir le Président de la République à vie au Pouvoir.
WAYA BOKOSI ! C’est comme ça que Yves Kitumba introduit sa réflexion.
Pour lui, les prétendues innovations de la loi électorale sur lesquelles reposent le rêve de la MP et du PPRD avec une dose salée de la corruption pour atteindre le model parlementaire camerounais sont les suivantes :
• Le prétexte de la moralisation de la vie politique qui concerne la transhumance politique ;
• Le cautionnement ;
• Le seuil de représentativité ;
• La machine à voter
Commençons par :
1. Moralisation de la vie politique
Yves Kitumba fait remarquer que la mp est la plateforme politique qui regorge la majeure partie des débauchés de tout bord. Les principaux acteurs de la MP sont des responsables de plusieurs partis mosaïques et favorisent le dédoublement des partis politiques.
Le PPRD est un parti qui est spécialisé en débauchage, il renferme le plus grand nombre des débauchés de toute la République écrit -il .
Les 4 665 candidats de 2006 ont renouvelé leurs candidatures en 2011 soit dans les mêmes listes antérieures ou dans des nouvelles listes, il a été constaté que 3 479 élus et candidats ont changé de position politique parmi les 4 665 candidats de 2006, soit 74.6% rappelle -t-il . Et de renchérir , ce changement de position politique montre l’appartenance fragile ou tactique aux partis politiques.
Se basant sur sur chiffres produits par les experts de la ceni, Yves Kitumba poursuit son analyse en faisant savoir que le principal changement était chez les indépendants de 2006, 413 indépendants ont adhéré à des partis politiques, soit 11.9% des candidats qui ont changé de position politique, ils avaient totalisé 1 640 510 voix, soient 19.6%.
Et donc les 188 partis politiques ont perdu des candidats qui avaient postulé sur leurs listes en 2006 et qui ont changé de position pour postuler sur des listes d’autres partis politiques. Ils avaient totalisé 8 385 293 voix en 2006.
Le principal perdant signale l’économiste -analyste est le MLC avec 191 candidats (5.5%), ayant totalisés 1 025 395 voix (12.2%) en 2006.
Et ,le principal gagnant est le PPRD , soit : 357 candidats (10.3%), ayant totalisés 1 472 432 voix (17.6%) en 2006.
Le deuxième gagnant est le MSR : 133 candidats (3.8%), ayant totalisés 448 814 voix (5.4%).
Le troisième gagnant est l’AFDC : 114 candidats (3.3%), ayant totalisés 425 877 voix (5.1%).
En quatrième position les indépendants : 96 candidats (2.8%), ayant totalisés 395 572 voix (4.7%).
Le cinquième gagnant est l’UNC : 135 candidats (3.9%), ayant totalisés 394 514 voix (4.7%).
Le sixième gagnant est l’UCP : 39 candidats (1.1%), ayant totalisés 267 500 voix (3.2%).
Chiffre à l’appui, Yves Kitumba constate que le prétexte de la moralisation ne tient pas son pesant d’or.
2. Le Cautionnement
La loi fixe la caution par siège à 1000 $, dans un seul but d’écarter les partis d’oppositions n’ayant pas des moyens et favoriser les partis de la majorité qui utilisent les moyens de l’Etat. En d’autres termes la MP est contre le renouvellement de la classe politique souhaité de tous les vœux de l’ensemble du peuple pense Yves Kitumba.
Deux cas des figures pour illustrer cette situation :
1. A Idiofa fief électoral du Président de l’Assemblée Nationale, un enseignant avec forte expression politique ne peux être candidat parce qu’il lui faudra 23 mois d’économie en mettant ses dépendants dans un régime sec, avec son salaire de 70.000 FC soit 44$.
2. A Manono fief électoral de la députée Jaynet KABILA, et territoire d’origine du Président de la République; Avec les vœux du chef de l’Etat du renouvellement de la classe politique, cela implique une augmentation en moyenne de 1500 $ pour permettre à l’enseignant qui dispose d’une expression politique de postuler et d’être candidat au nom de la démocratie. Chose quasiment impossible.
Donc l’objectif selon ce cadre du parti de Jean – Pierre Bemba est de rétrécir l’espace démocratique pour ériger froidement un parti Etat.
3. Seuil de représentativité à 1%
Pour Yves Kitumba, avec 45.000.000 d’enrôlés, le taux de participation de 2006 comme 2011 était de 70% toutes choses restantes égale par ailleurs, cela implique 31.500.000 voix. Le seuil de 1% vaut 310.500 voix. Face à un contentieux électoral d’une seule voix, entrainerait la chute de toute la liste des élus d’un parti. C’est un danger pour la multiplicité des contentieux prévient – il.
4. Machine à voter
La machine à voter qui est une forme de vote électronique a été déjà rejetée en 2015. Il n’y a aucune explication là-dessus. Yves Kitumba insiste donc sur le maintien de l ’article 237 ter de la loi électorale de 2015. Car, estime t-il avec cette machine, et dans la condition d’une élection avec implication du seuil, les PV des bureaux étant devenus inutiles, aucun candidat lésé n’aura des pièces nécessaires, du reste non définies pour revendiquer son élection.
Donc, les innovations apportent plus de confusion et tuent la Démocratie ,martele cet analyste.
Comme le disait Jean Jacques Rousseau « le plus fort n’est jamais assez fort s’il ne transforme sa force en droit et l’obéissance en devoir, le passage en force de la loi électorale à la chambre basse du parlement n’est pas un droit et que nous devons obéir parce que c’est notre devoir . C’est inacceptable ,WAYA BOKOS ! Conclu Yves Kitumba.
Jean Médard LIWOSO.