Alors que le peuple congolais attend impatiemment l’occasion de se choisir ses dirigeants par des élections répondant aux standards internationaux, tous les indicateurs relevés au processus électoral en cours montrent que celui-ci est très mal engagé.
En effet, les élections ont été repoussées deux années plus tard – par rapport au cycle constitutionnellement prévu – au prétexte qu’il fallait éviter de retomber dans les travers du passé.
L’objectif principal et le souci majeur étaient de parvenir pour la première fois, depuis l’accession de la RDC à sa souveraineté, à l’alternance démocratique et Pacifique au sommet de l’Etat. Cet espoir risque malheureusement de s’envoler en fumée au regard d’un faisceau d’indices de suspicion qui font cortège au processus électoral.
Si l’on peut mettre les carences observées – fraudes électorales en l’occurrence – aux scrutins de 2006 et 2011 au compte de l’expérimentation de notre jeune démocratie, personne n’admettra pareilles irrégularités au scrutin prévu fin 2018. Ce n’est pas pour un fiasco électoral programmé que le peuple a sacrifié et concédé deux ans de glissement au pouvoir en place et à la CENI.
Oui ! tous les ingrédients sont réunis pour une issue électorale chaotique.
Et, les espoirs de toute une nation sont douchés par l’introduction suspecte de la machine à voter – pourtant abandonnée ailleurs – et la présence de près de dix millions d’électeurs sans empreintes digitales au fichier électoral.
À ces deux actes, s’ajoute la manipulation de la commission électorale nationale indépendante et des juridictions compétentes en matière électorale – par le pouvoir de Kinshasa – en vue d’écarter certains candidats de la course. Cette sordide initiative ruine le principe de l’inclusivité que prône l’accord de la Saint-Sylvestre.
Pourquoi refuser la présence des observateurs internationaux quand on n’a rien à se reprocher ?
En somme, avec de tels indices, ces élections ne régleront rien, car elles contiennent les germes pathogènes pour une crise politique.
Écarter Jean-Pierre Bemba et Moïse Katumbi de la course est une manière de biaiser voire bloquer le processus électoral, estiment de nombreux analystes politiques approchés par politiquerdc.net.
Quelles solutions pour remettre le train électoral sur les rails?
À cette question cruciale, pour autant que l’on veille offrir au peuple congolais des lendemains meilleurs, il n’y a pas d’alternatives à la libération du processus électoral. L’indépendance de la CENI et de la justice est une obligation. À moins d’être pyromane, ce n’est pas au moment où le pays est confronté à d’énormes problèmes socio-économiques qu’il faut créer une crise politique.
Au stade actuel, la communauté internationale ne devrait pas éternellement s’arrêter à des simples déclarations. Il est donc grand temps de réagir dans le but d’éviter le pire face à un régime qui semble visiblement ignorer les acquis d’un état de droit et démocratique. En d’autre terme, pour un processus électoral apaisé qui nécessite, notamment l’inclusivité de toutes les forces politiques, l’urgence de l’intervention de la communauté internationale s’impose.
Car, la moindre étincelle suffira à enflammer le pays. Serait-ce le but recherché? L’avenir nous le dira !
Constant Mohelo