La majorité parlementaire constituée des députés membres du Front Commun pour le Congo (FCC) et ceux du Cap pour le changement (cach) dirigera seule le bureau et les commissions permanentes de l’Assemblée nationale. C’est en tout cas, la décision prise par l’opposition parlementaire constituée pour le moment par 103 députés nationaux de la coalition Lamuka .
C’est du moins l’essentiel de l’échec des négociations entre les deux familles politiques représentées au sein de l’Assemblée nationale.
D’après le compte rendu présenté au cours de la séance plénière de ce mercredi 17 avril 2019 à l’Assemblée nationale, la majorité parlementaire avait décidé de se tailler la part de lion , en prenant 6 postes contre 1 du rapporteur adjoint réservé à l’opposition parlementaire.
Pour la majorité, le calcul numérique à la base de cette répartition se fonde sur le nombre des 485 députés déjà validés. Alors que l’opposition estime pour sa part que cette répartition tienne compte également des 15 nouveaux députés nouvellement élus à Beni, Beni-Ville , Butembo et Yumbi qui doivent être validés et participés à l’élection des membres du bureau définitif de l’Assemblée nationale. Pour eux, l’exclusion du processus électoral des membres du bureau de ces 15 députés des circonscriptions électorales qui n’avaient pas voté pour le président de la République, risquerait d’aggraver davantage la frustration au sein ,non seulement de l’Assemblée nationale, mais aussi auprès des communautés locales concernées.
La majorité parlementaire qui souscrit à l’idée de la validation de ses députés, refuse par contre de les intégrer leur nombre, visiblement favorable à l’opposition, dans le calcul de la représentation sur base du poids numéro tel que le prévoit la constitution.
Après les vifs débats, ne trouvant aucune issue favorable, les députés de l’opposition parlementaire – par le canal de Christophe Lutundula – ont tout simplement annoncé leur refus de participer au bureau de l’Assemblée. L’opposition ne participera non plus dans la gestion des bureaux des commissions et des sous – commissions durant toute la législature, laissant libre cours à la majorité parlementaire de conduire seule toutes les instances ( perchoir de l’institution et des commissions, ndlr) de l’Assemblée nationale. Mais , la décision de l’opposition n’a pas empêché la majorité de poursuivre la plénière uniquement avec les députés de la majorité.
La plénière s’est poursuivie par l’adoption du calendrier de l’élection des membres du bureau qui aura lieu le mercredi 23 avril prochain. Et cela à l’absence des députés de l’opposition parlementaire qui ont claqué la porte.
L’on se demande finalement en vertu de quel principe – sinon celui de l’anarchie – on refuse de reconnaître la représentation numérique des élus de Beni, Beni – ville, Butembo et Yumbi les droits reconnus à leurs autres collègues !
Jean Médard LIWOSO