« la crise politique est là, plutôt que prévu » c’est l’intitulé d’une analyse du professeur José Adolphe Voto de l’Institut facultaire des sciences de l’information et de la communication, parvenue ce mercredi 10 avril 2019 à la rédaction de politiquerdc.net.
En effet, pour ce professeur d’université, la montée des diatribes entre le Président de la République et ses alliés du FCC, Front Commun pour le Congo traduisent une crise politique qui ne dit pas son nom au sommet de l’État.
D’une part écrit-il, un Félix Tshisekedi dopé par des promesses de soutien des États-Unis qu’il vient de visiter, même s’il n’a rencontré que des personnalités au second degré ; et d’autre part les cadres du FCC confortés par leur victoire au sein de tous les organes issus des élections (parlement, assemblées provinciales, probablement aux gouvernorats), en plus de détenir l’effectivité de pouvoir au sein de l’armée, la police, les cours et tribunaux.
José Adolphe Voto estime que la crise est là, et c’est la conséquence d’un mariage contre nature, résultat d’un arrangement de dernière minute, le juste milieu que Joseph Kabila a choisi, entre voir le pays sombrer dans le chao en imposant un Shadari élu à moins de quinze pour cent et prendre le risque de tout perdre en acceptant la victoire de Martin Fayulu.
« Encore une fois, Joseph Kabila qui a commencé à reculer depuis 2015, accepte encore une fois de faire marche arrière pour tenter de récupérer la situation.
En 2015, il tente de modifier la constitution afin de se présenter pour un troisième mandat, devant la pression populaire, il recule. Il tente ensuite un référendum pour contourner le parlement, il recule encore. Il tente d’imposer Shadari comme Président afin de garantir ses intérêts et ceux de la famille, il recule encore devant les pressions.
Finalement, un deal est trouvé avec Félix Tshisekedi qui sait qu’il n’a pas gagné les élections. Une garantie de protection face aux menaces de poursuites pour des nombreuses crises commis pendant près de vingt ans de gestion, ainsi que la protection des gros intérêts économiques, avec possibilité de revenir au pouvoir en 2023″, rappelle l’analyste.
Enattendant, poursuit -il , tout le système du pouvoir est verrouillé pour plus de garantie : armée, police, magistrature.
Mais c’est sans tenir compte du caractère versatile de son nouvel allié. Félix Tshisekedi signe un accord avec ses amis de l’opposition à Genève, le lendemain, il retire sa signature pour former le Cach avec Kamerhe. Ils se promettent de partager le pouvoir pour dix ans. Mais c’est le même Tshisekedi qui accepte de gérer le pays avec le FCC pour les cinq prochaines années, tout en donnant des garanties de protection à Kabila qui attend revenir au pouvoir en 2023.
Une fois aux USA, les américains, lui demandent sans se voiler de s’affranchir de Joseph Kabila. Il trouve le mot qu’il faut: Déboulonner son système.
Tout le FCC se souvient de la prophétie de Aubin Minaku : « Si Shadari n’est pas Président, vous vous imaginez les conséquences ? »
Mais qu’elles sont les garanties que les américains ont donné à Félix Tshisekedi qui n’a pas rencontré l’Amérique au sommet? Sont elles des garanties suffisantes face à un Kabila qui a verrouillé tout le système?, s’interroge José Adolphe Voto.
Et de renchérir, Félix Tshisekedi dégaine aussitôt sorti de l’audience des américains : pan!, Le FCC réagit automatiquement : pan ! Félix, à défaut d’un communicateur de taille pour lui servir de fusible réplique : pan! pan!
Tout le monde attend la contre réaction des FCC qui peut être verbale ou comportementale.
Pour José Adolphe Voto, cette crise en gestation rappelle celle de 1960 entre Kasavubu et Lumumba, encore une fois par les Etats Unis interposés. Et donc pour lui, il faut la prendre au sérieux par ce qu’elle risque de s’accentuer à la veille de la désignation du Premier Ministre.
Pendant ce temps, Lamuka observe les deux alliés de circonstances qui ont entamé leur processus de neutralisation mutuelle, conclu le professeur et Directeur Général de Canal Kin Télévision (CKTV).
Rédaction