Le feuilleton judiciaire dans l’affaire Mike Mukebayi ne laisse aucune organisation de droit de l’homme indifférente. Un feuilleton digne d’un imbroglio politico-judiciaire qui démontre à suffisance que l’actuelle est loin d’instaurer un État de Droit en RDC.
En effet, dans un communiqué de presse rendu public par la VSV depuis le 5 mars passé et dont une copie est parvenue ce mardi 10 mars 2020 à politiquerdc.net, cette célèbre organisation de défense des droits de l’homme « exprime ses vives préoccupations et craintes en rapport avec l’instrumentalisation de la Justice pour des fins inavouées par les détenteurs du pouvoir politique en République Démocratique du Congo et dénonce avec la dernière énergie la détention préventive prolongée , au centre pénitentiaire et de rééducation de Kinshasa (CPRK), ex Prison Centrale de Makala, du député provincial de Kinshasa, Mike Mukebayi Nkoso, membre de la plateforme de l’opposition Lamuka ».
Pour la vsv, aucun motif ne peut justifier la détention actuelle devenue arbitraire après l’arrêt de la Cour Constitutionnelle qui a rétabli l’élu de Lingwala dans ses droits et déclarer inconstitutionnelles toutes les mesures prises par l’Assemblée Provinciale de Kinshasa.
Ce faisant, la Voix des Sans Voix exige la libération immédiate et sans conditions de l’opposant Mike Mukebayi et rappelle en même temps aux autorités congolaises les prescrits de l’article 168 de la Constitution de la République Démocratique du Congo qui stipule: » Les arrêts de la Cour Constitutionnelle ne sont susceptibles d’aucun recours et sont immédiatement exécutoires. Ils sont obligatoires et s’imposent aux pouvoirs publics, à toutes les autorités administratives et juridictionnelles, civiles et militaires ainsi qu’aux particuliers. Tout acte déclaré non conforme à la Constitution est nul de plein droit ».
C’est depuis le 5 février dernier que la cour constitutionnelle avait rendu son arrêt en rapport avec l’affaire Mike Mukebayi. Sa libération n’est toujours pas effective. Le dossier se trouve actuellement sur la table du procureur près la cour d’appel de Kinshasa-Gombe.
Alain St. Bwembia