Ronsard Malonda – le secrétaire exécutif de la commission électorale nationale indépendante sous la présidence de Naanga – serait en passe de succéder à ce dernier au poste de président de la centrale électorale ?La question préoccupe plus d’un observateur.
Et pourtant, au regard de l’anarchie qui a caractérisé l’organisation des dernières élections, on espérait le changement de fond à comble du personnel de la CENI.
Si ce choix devait se confirmer, il soulèverait de question de l’opportunité, car une équipe qui a échoué dans sa mission ne mérite pas la confiance du peuple.
Point n’est besoin d’insister d’autant plus que cette perspective semble provoquer la fracture entre les confessions religieuses.
En effet, réunis pendant deux jours – soit du lundi 8 à ce mardi 9 juin 2020 – les chefs des confessions religieuses n’ont pas su dégager un consensus sur un candidat commun qui devrait hériter du poste laissé vacant par Corneille Nangaa, arrivé fin mandat.
« Le lundi 8 juin et le mardi 9 juin 2020 , les chefs des confessions religieuses membres de la plateforme de la République Démocratique du Congo (RDC), sur demande de Madame la présidente de l’Assemblée nationale , se sont réunis au complexe scolaire Cardinal Monsengwo dans le but de designer leur candidat commun à la CENI. Après, échanges , il n’a pas été possible de dégager une candidature consensuelle. Cet oiseau rare doit représenter les valeurs auxquelles tiennent les confessions religieuses , entre autres le professionnalisme, l’éthique et l’indépendance vis-à-vis des acteurs politiques », lit-on dans un communiqué signé par le cardinal Fridolin Ambongo et le révérend André Bokundowa, respectivement Archevêque de Kinshasa et président de l’église du Christ au Congo (ECC).
« Compte de tenu de l’intransigeance des uns et des autres et des rumeurs persistantes de corruption, aussi par souci de privilégier une solution consensuelle, le président de la séance a jugé bon de ne pas procéder au vote qui reste le dernier recours, conformément à la charte des confessions religieuses », précise le communiqué du vice-président de la conférence épiscopale du Congo (Cenco) et du président de l’ECC.
D’après nos sources, l’église catholique aurait proposé la désignation de M. Cyril Eboko – le responsable du centre de l’église catholique chargé du traitement des résultats des élections de 2018 – afin de succéder à Corneille Nangaa. Mais la tendance serait défavorable au choix de l’église catholique.
La grande majorité des chefs de confessions religieuses serait donc favorable à Ronsard Malonda. Ce dernier est celui-même qui avait piloté les aspects techniques de l’ensemble du processus électoral.
Rappelons que par le passé, le choix du président de la CENI avait toujours posé problème. La désignation de feu Apolinaire Malu Malu, puis de Corneille Nangaa en passant par celle du pasteur Ngoy Mulanda avaient été toujours opérées sans un large consensus de toutes les confessions religieuses.
Va -t-on rééditer le même scénario ?
L’avenir nous le dira.
Le processus de remplacement des membres du bureau et de la plénière de la CENI tend à intervenir au moment où nombreux dans l’opinion attendent voir l’Assemblée nationale amorcer le processus de la réforme électorale en vue d’élaguer certaines failles constatées par le passé.
Déjà, le député national Christophe Lutundola avait initié une proposition de loi pour apporter certaines innovations, mais elle n’a pas encore été soumise au débat à l’Assemblée nationale.
L’avenir du pays se joue au moment de ce choix, car l’indépendance de la CENI détermine volonté de changement voulu par le peuple.
Jean Médard LIWOSO