Partie de l’échangeur de Limete, la marche pacifique organisée ce jour par le CLC, la LUCHA, le FILIMBI et les Congolais Débout a permis à ces organisations de la société civile de dire NON à l’entérinement par l’Assemblée nationale du choix controversé de Ronsard Malonda comme candidat de la société civile au poste de président de la commission électorale nationale indépendante.
Le seul point noir de cette marche est qu’elle s’est terminée dans une ambiance désolante, ponctuée par la lancée des gaz lacrymogènes par la police dans les encablures du palais du peuple afin de disperser les manifestants.
Plusieurs jeunes ont été brièvement interpellés et jetés dans les jeeps de la police avant d’être relâchés plus tard.
D’après Sylvano Kasongo, le commissaire divisionnaire-adjoint de la police nationale congolaise et commandant de la ville, la manifestation a été dispersée par les gaz lacrymogènes du fait de l’irrespect de l’itinéraire initialement convenu. À l’en croire, la marche devrait s’arrêter au niveau de la première rue Limete, mais il s’est fait que les manifestants auraient débordé la limite jusqu’à arriver au palais du peuple, siège du parlement, du reste inviolable. D’où la réaction de la police.
L’actuel Secrétaire Exécutif de la CENI, Ronsard Malonda, est la personnalité la plus controversée et contestée par les politiques congolais. Du parti présidentiel – l’Union pour la Démocratie et le Progrès Social – à l’opposition politique incarnée par la méga plateforme politique Lamuka, sans oublier les organisations de la société civile. L’homme souffre du déficit de confiance et son choix risque de servir de prétexte pour aggraver la crise politique qui se sévit au pays.
Plusieurs autres manifestations sont annoncées au courant de cette nouvelle semaine, notamment à Kinshasa.
La coalition Lamuka, l’Udps/Tshisekedi ou encore les autres branches de la société civile ont prévu des actions pour contester la désignation de Ronsard Malonda, visiblement soutenu par la coalition majoritaire au pouvoir, le FCC de Joseph Kabila.
Alain St. Bwembia