Les dernières ordonnances présidentielles relatives à la mise en place au sein du haut commandement militaire et de la magistrature suprême suscitent de remous dans tous les sens. Au sein de l’armée particulièrement, certains heureux promus insupportent le peuple compte tenu de leur carrière criminelle. Aujourd’hui, le désaccord apparaît au sein de l’exécutif national.
D’après le communiqué de la Primature, ces ordonnances ont été signées et contresignées sans pour autant respecter les équilibres nécessaires dans le cadre du gouvernement de coalition.
En tout cas, pour le premier ministre, chef du gouvernement, le contre-seing des ordonnances présidentielles – acte de haute portée politique et juridique – ne rentre pas dans le cadre de l’intérim et il ne reconnaît pas avoir autorisé le vice-premier ministre, ministre de l’intérieur, sécurité et affaires coutumières de l’accomplir pour son compte.
« (…) Au courant de la journée du vendredi 17 juillet 2020, alors que le conseil des ministres se tenait, plusieurs ordonnances signées par le président de la République et contresignées, pour le compte du premier ministre, par le vice-premier ministre, ministre de l’intérieur, sécurité et affaires coutumières, ont été rendues publiques sur la Radiotélévision Nationale Congolaise , RTNC, à la grande surprise du premier ministre, sans que l’intérimaire ne l’en ait informé préalablement », lit- on dans un communiqué signé et rendu public ce mardi 21 juillet 2020, par le porte-parole du chef du gouvernement congolais.
Pour Sylvestre Ilunga Ilunkamba, « le contreseing est un acte de très haute portée politique et juridique qui relève de la compétence exclusive attachée à la qualité de Premier ministre et qui ne peut se concevoir dans le cadre de l’intérim tel que circonscrit, qui a conféré au Vice-premier ministre, ministre de l’intérieur, sécurité et affaires coutumières ».
Et de renchérir , « s’agissant d’un gouvernement de coalition, le contreseing du premier ministre constitue, au-delà de sa nature juridique , le gage des équilibres des pouvoirs entre le Président de la République et le Premier ministre qui est l’émanation de l’Assemblée nationale ».
Ainsi , pour dissiper le malentendu, le chef du gouvernement souhaite donc rencontrer le chef de l’Etat « pour tirer au clair cette situation préoccupante », conclu -t-on dans la déclaration, signée par Albert Lieke Milay, Directeur de communication et porte-parole du Premier Sylvestre Ilunga Ilunkamba.
En séjour officiel à Lubumbashi dans le Haut Katanga, le chef du gouvernement de la RDC a regagné Kinshasa, le siège des institutions , ce lundi 20 juillet 2020.
Ce désaccord malheureux au sommet de l’État ne fera qu’amplifier la crise politique qui sévit au pays depuis quelques mois.
Jean Médard LIWOSO