Alors que d’aucuns parlent de la révision constitutionnelle , notamment pour remettre le deuxième tour de l’élection présidentielle comme en 2006 , en vue de doter le prochain président de la République d’une solide légitimité après les ratés des trois cycles électoraux organisés dans le pays, le vœu de la population risque encore d’être confronté par de soubresauts de recul de la démocratie .
A l’origine, le Front Commun pour le Congo (FCC) veut expérimenter l’organisation du scrutin présidentiel au suffrage indirect.
C’est une vieille idée laissée en veilleuse après les tentatives antérieures aux dernières élections , mais qui vient d’être relancée ce mardi 8 septembre 2020 par certains ténors de la famille politique de Joseph Kabila, en l’occurrence l’ancien gouverneur du Kasaï Alphonse Ngoyi Kasanji.
Raison évoquée : rationaliser les moyens financiers pour ainsi contribuer au développement du pays.
Mais personne n’est dupe pour accorder le moindre crédit à la démarche du Fcc. Cette idée sonne comme une provocation qu’un projet vertueux, pense une certaine opinion congolaise.
Les élections des sénateurs , mais aussi celles des gouverneurs et vice-gouverneurs des provinces ayant montré leur limite , à cause de la gangrène de la corruption à grande échelle, le schéma du Fcc est visiblement perçu comme une stratégie visant à priver le peuple de dirigeants aptes à refléter son choix dans les institutions du peuple . En clair, dans le contexte congolais où l’argent passe au dessus de l’intérêt du peuple, le pays pourra alors être indéfiniment dirigé par les mieux offrants.
Mais tout cela n’est qu’une simple proposition, qui devra être formalisée au parlement.
S’agit – il d’une condition que le Fcc voudrait poser avant de souscrire à la démarche des réformes constitutionnelles et électorales souhaitées par la classe politique ?
La question reste posée. Mais une chose est vraie : le projet de changement de mode de scrutin présidentiel du suffrage universel direct au suffrage indirect ne sera pas chose facile à faire avaler à la population dans le contexte actuel où toute proposition venant du Fcc ressemble à une provocation de l’opinion publique, quelle que soit la raison avancée. Et même si cette proposition devait être soutenue par le président de la République sur fond d’un accord secret avec son prédécesseur, rien ne rassure qu’une telle initiative passerait sans réactions de la rue.
Rédaction