Après les vagues de dénonciation de sa gestion peu orthodoxe de la province et ses dénégations, le gouverneur Izato Nzege passe finalement sur la scène parlementaire.
Et c’est le député Achille Kwangbo Guda, Vice-président et élu de la ville de Gbadolite, qui prend tout le monde de court. Ce dernier saute sur une interpellation adressée dans le petit secret au gouverneur de province en date du 19 octobre dernier. L’honorable Achille Kwangbo s’appuie sur les articles 147 et 153 du règlement intérieur de leur assemblée, lesquels articles s’appuient sur les articles 39 et 40 de la loi 08/12 portant principes fondamentaux relatifs à la libre administration des provinces.
En se basant sur le Programme du gouverneur, le Vice-président de l’Assemblée provinciale n’est pas allé par le dos de la cuillère pour qualifier de « lettre morte » le « Contrat Programme » du gouverneur Izato Nzege. Ce qui, selon lui, donne la voie à une » routine administrative et à l’inaction à tous les niveaux » de la gestion de la province.
Le député provincial Achille Kwangbo estime que la province du Nord-Ubangi est plongée dans une « léthargie » inquiétante touchant principalement » les questions de survie » de la population :
- Inexistence ou mieux disparition des routes,
- Absence de création d’emplois pour les jeunes,
- La gestion chaotique de la pandémie à coronavirus sur tous ses aspects avec des » promesses miroitantes ».
L’élu de la ville de Gbadolite a aussi passé en revue les questions de sa circonscription électorale laquelle, d’après lui, » se meurt » à petit feu et » redevient une grosse bourgade ou mieux un gros village ». Quant aux quatre Chefs-lieux des Territoires, Achille Kwangbo persiste et signe que » tout est fade et sans vie, » fin de citation.
Cependant, cette interpellation suscite un questionnement au sein de la classe politique provinciale, au moins celle au courant de la très discrète interpellation.
Si certains politiciens applaudissent et s’alignent ipso facto; d’autres, par contre, voient derrière cette démarche une manœuvre visant à sauver un gouverneur à bout de souffle.
Dans les couloirs de l’Assemblée provinciale, on mijote plutôt une sentence ultime, la motion de défiance, qu’une interpellation qui lui donne une survie politique.
En tout cas, les jours à venir seront riches en rebondissements politiques dans la province. Car, de sources dignes de foi nous affirment qu’il aurait même déjà perdu sa fameuse majorité à l’assemblée provinciale pour n’avoir pas honoré à ses engagements pris.
En attendant, le gouverneur interpellé erre encore en dehors de la province.
Emmanuel MOMOTOY