Plus d’un mois après la nomination du Premier ministre Jean-Michel Sama Lukonde, son équipe gouvernementale tarde toujours à se constituer. Pour cause, des longues et interminables tractations entre les parties prenantes de l’Union Sacrée de la Nation qui n’arrivent pas à s’accorder sur le fameux partage du gâteau gouvernemental. En attendant, la situation socio-économique et sécuritaire du pays ne fait que s’empirer à cause de l’inexistence d’un gouvernement de plein exercice. Celui de Ilunga Ilunkamba expédie les affaires courantes et ses membres sont occupés à préparer leur sortie honorable.
Exacerbé par les tergiversations dans la nomination de l’équipe gouvernementale, Me Georges Kapiamba, Coordonnateur de l’Association Congolaise pour l’Accès à la Justice (ACAJ) a tapé du point sur la table pour dénoncer la prise en otage du peuple par l’union Sacrée de la Nation. C’est à travers une prise de position rendue publique le samedi 27 mars 2021, au siège de son organisation à Kinshasa.
« L’Association Congolaise pour l’Accès à la Justice (ACAJ) dénonce la prise en otage du peuple congolais par l’union Sacrée de la Nation (USN). En effet, la décision de mettre fin à la Coalition FCC-CACH, prise par le Président de la République, était supposée offrir de nouvelles opportunités à la classe politique et donner au peuple une gouvernance exclusivement consacrée à la satisfaction de ses besoins essentiels », a-t-il déploré.
Là où le bât blesse, c’est lorsque Georges Kapiamba constate que la plupart d’acteurs politiques, qui disaient adhérer à l’Union Sacrée pour accompagner le Chef de l’État dans la mise en œuvre de sa vision du peuple d’abord, se battent aujourd’hui bec et ongles, « soit pour préserver leur présence au gouvernement, soit pour migrer du parlement vers le gouvernement, soit encore pour obtenir des portefeuilles ministériels substantiels pour en faire des distributeurs de billets de banque… »
Et face à l’égoïsme de certains politiciens qui ne travaillent que pour leurs propres intérêts personnels au détriment de ceux de la population qui continue à croupir dans la misère, Georges Kapiamba envisage de former un front commun avec d’autres organisations de la société civile pour « organiser les manifestations publiques ayant pour objectif d’obtenir la dissolution de l’Assemblée nationale » en vue de l’émergence d’un gouvernement soucieux du bien-être de la population.
Car, le Coordonnateur de ACAJ ne voit pas comment le président Félix-Antoine Tshisekedi va concrétiser son projet de société « le peuple d’abord » avec une telle classe politique qui ne pense qu’à se servir dans les institutions plutôt que de servir le peuple et la République.
Jean Romance MOKOLO